Economie

La Chine inaugure un TGV pour son "Far West", le Xinjiang

Longue de quelque 1800 kilomètres, la nouvelle ligne baptisée "Lanxin" relie en moins de 12 heures Lanzhou, la capitale provinciale du Gansu voisin, à Urumqi, la capitale du Xinjiang.

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Par AFP

Longue de quelque 1800 kilomètres, la nouvelle ligne baptisée "Lanxin" relie en moins de 12 heures Lanzhou, la capitale provinciale du Gansu voisin, à Urumqi, la capitale du Xinjiang, réduisant de moitié le temps du trajet.

Sur les images en direct de la télévision chinoise, la rame du TGV chinois a quitté la gare de Lanzhou à 10H49 (02H49 GMT), avec à son bord 622 passagers et des serveuses en costume national ouïghour et d'autres minorités du Xinjiang, l'immense région semi-désertique des confins occidentaux de la Chine, grande comme trois fois la France, et frontalière de huit pays d'Asie centrale.

Construite elle-même à grande vitesse - en cinq ans - cette première ligne de TGV dans la région s'étire à travers les monts Qilian, qui culminent à plus de 5500 mètres, longeant une ancienne portion de la Grande muraille avant de traverser cinq zones battues par des vents violents, selon la télévision.

Une zone de vives tensions ethniques et religieuses

La "Région autonome ouïgoure du Xinjiang", son appellation officielle, est la terre d'origine des Ouïgours turcophones, musulmans pour la plupart, qui y vivent aux côtés d'autres ethnies, Kazakhs et Tadjiks notamment.

L'arrivée en masse ces dernières décennies de millions de Han, l'ethnie ultra-majoritaire de Chine, est à l'origine de vives tensions ethniques et religieuses, qui ont fait plusieurs centaines de morts depuis l'an dernier.

La position dominante des Han, économiquement et politiquement, suscite un vif ressentiment dans la population ouïghoure, dont une frange s'est radicalisée, sous l'influence notamment de la propagande jihadiste, menant des opérations suicides meurtrières.

Les autorités communistes ont lancé avant l'été une féroce campagne de répression, marquée par des dizaines de condamnations à mort et d'exécutions, au nom de la lutte contre le "séparatisme" et le "terrorisme".

L’État chinois mise à terme sur l'intégration et le développement économiques du Xinjiang, une nouvelle "route de la soie" qui doit intégrer les pays d'Asie centrale: en 2017, une autre ligne de TGV reliera ainsi Pékin à Lanzhou, réduisant à 16 heures le temps de parcours entre la capitale chinoise et Urumqi, contre 41 heures actuellement, selon l'agence Chine nouvelle.

D'autres lignes de TGV ont été inaugurées ce mois-ci, dont une reliant Shanghai à Canton (sud), réduisant de 16 à sept heures le trajet entre les deux métropoles.

Engagée en 1999, la construction du réseau TGV chinois a permis au pays de disposer de 11 000 kilomètres de voies en service en 2013 -le plus long réseau du monde - et il doit atteindre les 16.000 kilomètres en 2020.


AFP

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