POLITIQUE - Une dette abyssale. Selon les conclusions de l'audit destiné à faire toute la lumière sur les finances de l'UMP après le scandale Bygmalion, le parti conservateur étaient endetté à hauteur de 79,1 millions d'euros fin 2013. Lors de son bureau politique de ce mardi 8 juillet, l'UMP a précisé que ce niveau d'endettement avait été ramené à 74,5 millions d'euros au mois de juin 2014.
Dans un communiqué de presse adressé par l'UMP, le cabinet d'audit Advolis a livré son pronostic sur la viabilité du parti mais sans s'appesantir sur les dépenses parfois très embarrassantes de ses dirigeants. Le Canard Enchaîné, qui a eu accès aux annexes de cet audit, dévoile ce mercredi que de nombreux responsables, dont Rachida Dati, Brice Hortefeux ou Marc-Philippe Daubresse, employaient des assistants ou bénéficiaient d'avantages en nature aux frais du parti.
Le cabinet Advolis n'évoque de son côté que les grandes lignes de son audit et rappelle qu'il n'a pas épluché les comptes antérieurs à 2013. Le cabinet constate "une dette financière de l’ordre de 40 millions d'euros, pour ce qui relève essentiellement du financement des pertes sur les exercices antérieurs". En intégrant la dette issue de l’acquisition du siège de l'UMP rue de Vaugirard, cette dette financière "se situe à hauteur de 79,1 millions d'euros".
Le cabinet préconise une sévère cure d'austérité au parti afin de retrouver un semblant d'équilibre et d'être capable de redresser la tête d'ici à 2017. Pour cela, l'UMP devra renégocier ses échéances bancaires de 2017 et diminuer de de 20% la masse salariale par rapport à 2013
L'UMP va également devoir sévèrement réduire ses activités militantes pour tenir ses comptes. Le cabinet d'audit préconise de réduire les crédits dits "d'animation politique" à 19 millions d'euros dans les années à venir.
Si ces projections sont tenues, l'UMP parviendrait à réduire sa dette à 55 millions d'euros d'ici à la prochaine élection présidentielle.