TOURISME - Manuel Valls a jugé samedi 5 juillet sur RTL que la hausse de la taxe de séjour votée par l'Assemblée nationale était "beaucoup trop importante".
Au grand dam des professionnels de l'hôtellerie, un amendement socialiste voté mercredi 25 juin à l'Assemblée nationale a rendu possible un quintuplement (jusqu'à 8 euros) de la taxe de séjour dans les communes pour les hôtels 3, 4 et 5 étoiles. Une hausse qui a été critiquée par les ministres Laurent Fabius (Affaires étrangères, tourisme) et Arnaud Montebourg (Economie).
"Ces hausses risquent de poser beaucoup de problèmes, nous allons travailler avec le parlement pour trouver la bonne solution", a prévenu le Premier ministre. "Il faut discuter avec les collectivités territoriales concernées, avec la profession qui n'a pas été consultée", a-t-il ajouté.
"On ne pourra pas accepter cette hausse qui me paraît beaucoup trop importante", a prévenu le chef du gouvernement. Selon lui, "il faut faire attention au message: on ne peut pas annoncer qu'on baisse les taxes, les impôts" et augmenter ces taxes de séjour.
Hidalgo défend la hausse
La maire de Paris Anne Hidalgo avait de son côté défendu, jeudi 3 juillet, le relèvement de la taxe de séjour, tout en plaidant pour un passage pour les établissements parisiens de la taxe forfaitaire actuelle à une taxe de séjour qui serait calculée au réel. La taxe de séjour à Paris rapporte environ 40 millions d'euros à la collectivité.
Anne Hidalgo estime qu'"il n'y a pas de risque de voir Paris pâtir de la mesure (de relèvement du plafond de la taxe de séjour) dans la compétition des villes européennes". La taxe à Paris est aujourd'hui bien moins élevée que d'autres grandes villes européennes, souligne-t-elle.
Concernant les hôtels de luxe, la taxe forfaitaire à Paris revient à 0,90 euros après abattement fiscal pour les hôteliers, contre 3 euros à Rome, 5 euros à Florence, 8,75 euros à Bruxelles et 5% du prix de la chambre à Berlin.
Se disant convaincue de "la nécessité de moderniser profondément le système actuel", elle déclare vouloir "faire des propositions concrètes au gouvernement et mettre en oeuvre des mesures novatrices et attendues qui n'ont pas été débattues lors des récentes Assises du tourisme, les modalités d'application de la taxe de séjour relevant de la responsabilité des communes".
Elle prône un passage à une taxe de séjour calculée au réel, qui selon elle "pourrait conduire à une baisse de charges de près de 50 millions d'euros pour les établissements hôteliers". Le calcul forfaitaire en vigueur à Paris fait que la taxe ne peut être facturée comme telle sur la facture délivrée au touriste, tandis qu'au réel, ce pourrait être le cas, a expliqué la mairie de Paris à l'AFP.