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La fille de Robin Williams arrête les réseaux sociaux après des messages choquants sur la mort de son père

Des utilisateurs de Twitter lui avaient envoyé des photos détournées représentant le corps de l'acteur, mort le 11 août.

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Publié le 14 août 2014 à 05h42, modifié le 14 août 2014 à 10h55

Temps de Lecture 4 min.

Robin Williams et sa fille Zelda en 2011.

Robin Williams, retrouvé mort lundi 11 août après un suicide, et sa fille Zelda, elle aussi actrice, avaient jusqu'ici été de grands utilisateurs de Twitter, Instagram, et d'autres réseaux sociaux. Ils y faisaient la promotion de leurs projets en cours, dialoguaient avec leurs fans, postaient des photos de leur vie publique et privées, faisaient des blagues.

Le jour de la mort de Robin Williams, les fans de l'acteur ont immédiatement exprimé leurs condoléances et leur tristesse sur ces espaces en ligne, en commentant, par exemple, la dernière photo postée sur son compte Instagram – où s'affichent, mercredi 13 août, 27 000 réactions.

Cet élan a rappelé, dans une certaine mesure, le nombre très important de messages qui avaient suivi la mort accidentelle de l'acteur Paul Walker. Les effets de bord sont cependant beaucoup plus brutaux pour la famille de Robin Williams. Zelda Williams, âgée de 25 ans, avait d'abord posté le jour même plusieurs messages pour exprimer sa peine : l'un des plus repris et visible fut celui posté sur Twitter citant Le Petit Prince de Saint-Exupery.

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Dans la journée, plusieurs comptes Twitter (depuis suspendus) ont répondu à ces messages avec des images, décrites comme extrêment violentes et inappropriées, mettant en scène le corps de Robin Williams grâce à des logiciels de retouche d'image.

Zelda Williams, qui avait d'abord fait état de commentaires « négatifs » dans un message sur Tumblr, a ensuite posté sur Twitter un appel à l'aide à ses abonnés : « Je tremble. S'il vous plaît, signalez ces comptes. »

Malgré l'intervention rapide des équipes du réseau social pour désactiver les comptes en question, Zelda a ensuite indiqué qu'elle supprimait l'application de ses smartphones et tablettes, « pour un bon moment, ou peut-être pour toujours ».

Zelda a ensuite procédé à une mise au point sur son compte Instagram, annonçant qu'elle allait aussi cesser de l'alimenter, tout en expliquant pourquoi elle y avait posté de nombreuses photos d'elle et son père face à des critiques sur le sujet : « Me juger là-dessus est cruel et n'est pas nécessaire. (...) Mes photos de familles préférées sont encadrées chez moi, pas sur les réseaux sociaux. »

Si Zelda Williams avait déjà répondu dans le passé à des « trolls » s'en prenant à elle, le contexte actuel donne un relief dramatiquement différent à ces propos haineux. Au point où Twitter dit réfléchir à des modifications de ses règles d'utilisation.

La directrice de la sécurité du réseau social, Del Harvey, a ainsi déclaré

« Nous ne tolérons pas ce genre d'abus. Nous avons désactivé certains comptes en lien avec cette histoire parce qu'ils n'avaient pas respecté nos règles d'utilisation. Nous sommes actuellement en train d'évaluer comment nous pouvons améliorer nos règles d'utilisation, afin de mieux prendre en compte de telles situations tragiques (...) et améliorer l'aide que nous pouvons apporter aux familles des utilisateurs décédés. »

En réaction, l'affaire pose une nouvelle fois une question, reprise par de nombreux médias américains : comment la mort de quelqu'un et la période de deuil qui s'ensuit doivent-elles être gérées sur les réseaux sociaux ?

Lire notre dossier  : Quelle vie en ligne après votre mort ?

Dans le cas d'une célébrité comme Robin Williams, le cadre dépasse celui de la sphère intime. « Sur Twitter, le deuil est collectif », décrit le New York Times, recensant les chiffres impressionnants du nombre de messages liés à Robin Williams le 11 août (63 000 tweets par minute après l'annonce de sa mort) et à l'émotion qu'elle a suscitée chez tous ses fans qui ne s'attendaient pas à ce décès (expliquant aussi pourquoi il s'agit de l'infomation du Monde.fr la plus partagée sur Facebook depuis la création du site).

« Plusieurs célébrités sont mortes d'une manière inattendue ou tragique ces dernières années, au point où nous nous sommes habitués à ce nouveau rituel », selon le New York Times. Mais le quotidien parle également d'un effet « un peu étrange » de voir un tel événement devenir le sujet de conversation numéro 1 – ouvrant la voie à tous types de dérives, potentiellement choquantes dans le cas de Zelda Williams, ou parfois plus légères (des gens ayant par exemple confondu sur Twitter Robin Williams avec le chanteur Robbie Williams).

En réaction à l'effervescence des ces derniers jours, Slate s'est donc permis de donner une série de consignes pour éviter des messages potentiellement problématiques. « Si vous n'avez rien d'intéressant à dire concernant la mort de quelqu'un, il est tout à fait acceptable de ne rien dire », conseille le site.

Dans le cas de Robin Williams, la question s'est en effet posée après un hommage posté par l'académie des Oscars (« Génie, tu es libre », en référence à une réplique du personnage de Walt Disney que l'acteur avait doublé). Une association américaine de prévention du suicide a regretté cette formulation, partagée plus de 300 000 fois, et pouvant laisser penser que l'action de mettre fin à ses jours constitue une libération.

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