Crash en Ukraine : le MH17 peut-être abattu «par erreur»

 

Crash en Ukraine : le MH17 peut-être abattu «par erreur»

    Cinq jours après le crash du Boeing 777 de Malaysia Airlines dans l'est de l'Ukraine, les corps de 200 victimes ont quitté lundi la zone de la catastrophe pour pouvoir être examinés et identifiés. Ils sont arrivés en fin de matinée à Kharkiv, ville contrôlée par le gouvernement de Kiev. Les premières dépouilles doivent arriver mercredi aux Pays-Bas.

    Parallèlement, les rebelles pro-russes ont montré lundi soir quelques signes d'ouverture. Ils ont remis les deux boîtes noires de l'avion de ligne à des experts malaisiens et annoncé un cessez-le-feu autour du site du crash dans un rayon de 10 km.

    Sur le plan diplomatique, les pressions internationales se sont accrues sur Moscou, considéré comme le protecteur des rebelles. Les séparatistes sont en effet soupçonnés par Kiev et les Occidentaux d'avoir abattu l'avion de ligne malaisien avec des missiles fournis par la Russie.

    Et pendant ce temps, sur le terrain, l'armée ukrainienne cherche à marquer des points : elle a lancé lundi matin l'assaut contre les insurgés à Donetsk, ville de l'est du pays et bastion rebelle.

    >> Revivez les événements de ce mardi :

    00h. Les boîtes noires du vol ont été transmises aux experts néerlandais

    Selon le ministère néerlandais des Affaires étrangères, les boîtes noires du vol MH17 ont été transmises aux enquêteurs néerlandais, qui vont diriger l'enquête internationale sur la cause du crash. «Les boîtes noires du vol MH17 ont été transmises aux enquêteurs néerlandais du Bureau pour la sécurité par les experts malaisiens», a ainsi indiqué le ministère dans un communiqué diffusé dans la nuit de mardi à mercredi.

    23h. Le MH17 peut-être abattu «par erreur» par des séparatistes pro-russes.

    Au cours d'un point presse, de hauts responsables du renseignement américain ont émis l'hypothèse que les séparatistes pro-russes pourraient avoir abattu «par erreur» le vol MH17, provoquant ainsi son crash. Ils ont par ailleurs que l'explication russe des causes de la catastrophe aérienne, suggérant l'implication de l'Ukraine, ne «tient pas la route».

    21h. Les corps de 200 victimes du vol MH17 rapatriés à Kharkiv.

    Les experts néerlandais présents en Ukraine ont affirmé avoir décompté 200 corps arrivés dans la ville de Kharkiv. Le chiffre de 282 dépouilles était  jusqu'à présent avancé. En outre, le chef de la délégation néerlandaise, Jan Tuinder, a déclaré qu'il restait encore «sûrement des restes de corps sur le lieu du crash».

    20h30. Washington juge «totalement inappropriée» la livraison de Mistral à la Russie.

    La diplomatie américain a désapprouvé ce mardi la livraison de navires de guerre français à la Russie, cela en raison du rôle de Moscou dans la crise ukrainienne.

    «Nous estimons que personne ne devrait fournir d'armes à la Russie», a souligné, Marie Harf, porte-parole du département d'Etat, alors que les responsables américains ont à plusieurs reprises exprimé leur opposition à la livraison par Paris de deux Mistral à la Russie.

    20 heures. Laurent Fabius conditionne la vente de matériel militaire au «comportement futur de la Russie».

    Interrogé lors du journal télévisé de TF1, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré vouloir suivre la règle selon laquelle «les contrats signés doivent être honorés». Si le premier Mistral, baptisé «Vladivostok» sera effectivement livré en octobre prochain, l'avenir du second porte-hélicoptère, le «Sebastopol», reste quant à lui encore en suspens. Laurent Fabius conditionne la vente de matériel militaire au «comportement futur de la Russie». Il a également précisé que les sanctions prises jeudi par les chefs d'Etats européens seraient avant tout d'ordre économique.

    19h30. Des sanctions contre Moscou dans plusieurs secteurs clés.

    La Commission et le service diplomatique de l'UE ont été mandatés pour préparer des sanctions ciblées dans plusieurs secteurs : «accès aux marchés financiers, défense, biens à double usage» civil et militaire, «technologies sensibles, notamment dans le secteur de l'énergie», ce qui comprend notamment le domaine stratégique pour Moscou du pétrole et du gaz.

    VIDEO.  282 corps de victimes arrivés à Kharkiv

    19 heures. Obama, «le coeur brisé», à l'ambassade des Pays-Bas.

    «Nous avons tous le coeur brisé», déclare le président des Etats-Unis Barack Obama lors d'un hommage mardi, à l'ambassade des Pays-Bas à Washington, aux victimes néerlandaises du crash de l'avion.

    Après avoir signé le livre de condoléances installé dans l'entrée de l'ambassade, M. Obama a exprimé sa "solidarité" avec les Néerlandais "au nom du peuple américain".

    18 heures. L'UE décidera jeudi une nouvelle liste de personnalités et d'entités russes sanctionnées.

    «Nous avons décidé d'accélérer la préparation des mesures ciblées décidées la semaine dernière» par les chefs d'Etat et de gouvernement lors de leur sommet à Bruxelles, déclare Mme Ashton, en précisant que la liste serait prête jeudi.

    17h50. L'Ukraine poursuit en justice le ministre russe de la Défense.

    Le ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov annonce l'ouverture de poursuites judiciaires contre le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou et le millionnaire orthodoxe Konstantin Malofeev, pour avoir formé des «groupes armés illégaux» agissant en Ukraine. Ces groupes, déclare-t-il dans un communiqué, «commandés par des citoyens russes, perpètrent systématiquement des attaques à main armée contre les organes du pouvoir d'Etat, des unités des forces armées et de la Garde nationale, entreprises et organisations, ce qui a causé de nombreuses pertes de vies humaines, destructions et autres graves conséquences».

    17h15. «Livrer des armes à la Russie est une position difficile à défendre», selon Carl Bildt.

    Selon le ministre des affaires étrangères suédois, il est délicat de livrer des armes à la Russie, ce jour, faisant référence aux Mistral français vendus à la Russie. «Nous devons envoyer un message clair», renchérit le nouveau ministre britannique, Philip Hammond. «Nous devrions envisager une interdiction de toutes les ventes d'équipement militaire, des navires, différents types de technologie, cela doit cesser». «Le tir qui a abattu l'appareil de la Malaisian airlines est la conséquence» de ces fournitures d'armes, soutient Carl Bildt.

    16h47. La France déterminée à livrer les Mistral à la Russie malgré les critiques.

    La France reste déterminée à honorer les contrats signés pour la livraison de navires Mistral à la Russie, malgré l'aggravation de la crise en Ukraine. Alors que la décision sur le premier de ces deux énormes bâtiments, le «Vladivostok», devait être prise à l'automne, François Hollande a acté qu'il sera livré comme prévu.

    16h45. Un avion belge va rapporter les boîtes noires.

    Un appareil militaire belge a décollé en Grande-Bretagne. Un avion Embraer vient de quitter l'aéroport militaire de Melsbroek à destination de Kiev. Il doit embarquer les deux boîtes noires du vol MH17 et les emmener en Grande-Bretagne, où les données qui y sont stockées seront analysées.

    VIDEO. Les corps arrivent à Kharkiv

    15h40. L'UE va préparer des sanctions contre la Russie dans le domaine de la défense.

    «La Commission va être mandatée pour préparer des sanctions ciblées dans les secteurs des technologies clés et militaires», précise le ministre, Sebastian Kurz, en marge d'une réunion avec ses homologues à Bruxelles.

    15h20. Les Européens débattent des sanctions, les Mistral français en question.

    «Il est temps d'arrêter la «mistralisation» de la politique européenne», déclare la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaité, toujours à la pointe du combat pour dénoncer l'attitude de la Russie et demander une action plus déterminée des Européens. «L'Europe doit oser se montrer unie face au terrorisme», ajoute la présidente de cette ex-république soviétique. Le contrat des deux Mistral, conclu en 2011 pour un montant de quelque 1,2 milliard d'euros, est dans le collimateur depuis le début de la crise en Ukraine. Le président Barack Obama avait lui aussi exprimé son «inquiétude» au mois de juin.

    VIDEO. Colère des Malaisiens devant les ambassades de Russie et d'Ukraine

    14h20. Les boîtes noires devraient être décryptées en Grande-Bretagne.

    Les deux enregistreurs de vol, récupérés par les rebelles prorusses, ont été remis lundi soir à des responsables malaisiens. Mais, à la demande de Kiev, ce sont les Pays-Bas, dont 193 ressortissants figuraient parmi les victimes, qui doivent se charger de l'enquête. Ainsi, lorsque La Haye aura pris officiellement la décision de conduire cette investigation, les Néerlandais reprendront les boîtes noires des Malaisiens et les enverront en Grande-Bretagne a indiqué le gouvernement ukrainien.

    14h10. Poutine assure que la Russie fera pression sur les rebelles pour aider l'enquête.

    «La Russie fera tout ce qui est en son pouvoir pour une enquête complète, impliquant toutes les parties, en profondeur et transparente» assure le président Vladimir Poutine, cité par les agences russes lors d'une réunion du Conseil de sécurité russe. «On nous appelle à faire pression sur la rébellion. Nous ferons bien sûr tout ce qui est en notre pouvoir, je le répète, mais cela ne suffira pas» ajoute-t-il, citant une attaque de blindés des forces ukrainiennes contre Donetsk, où sont retranchés les rebelles.

    13h40. comment a été frappé le Boeing 777 de Malaysia Airlines ?

    A partir de débris de l'avion, des experts américains et britanniques supposent que le missile qui a très probablement touché l'appareil serait un système de missiles sol-air de moyenne portée «Buk», de type SA-11 ou SA-20. «La taille des trous d'obus est compatible avec ce que l'on pourrait s'attendre à voir avec un tir de SA-11» explique, avec prudence, Justin Bronk, de l'Institut britannique à Londres au Financial Times . Même analyse évoquée par le New York Times qui publie sur son site des photos de débris de l'avion où l'on voit de multiples impacts de balles. Reed Foster, un autre spécialiste des questions de Défense explique lui que ce type de missile «est conçu pour détruire en mouvement rapide des avions militaires à des altitudes élevées.» Pour l'heure, les accusations se sont principalement portées en direction des séparatistes, qui auraient utilisé un missile fourni par Moscou, qui accuse de son côté le gouvernement ukrainien.

    13h30. La Grande-Bretagne veut des sanctions économiques contre Moscou.

    Le ministre des Finances Georges Osborne annonce préparer des sanctions économiques contre la Russie en raison de son «inaction», selon Reuters.

    13h15. Les premières dépouilles arriveront aux Pays-Bas mercredi

    «Demain, le premier avion (transportant les dépouilles, ndlr) partira pour Eindhoven», dans le sud des Pays-Bas, déclare le Premier ministre lors d'une conférence de presse.

    13 heures. Varsovie plaide pour un renforcement de la défense collective de l'Otan en Europe de l'Est.

    «L'Otan doit retourner au principe de garantie effective de la défense collective de ses membres. Il faut renforcer la frontière orientale de l'Alliance», déclare le président Brownislaw Komorowski, en présence de ses homologues de huit autres pays d'Europe centrale et orientale réunis à Varsovie pour concertation avant le sommet de l'Otan, en septembre prochain.

    VIDEO. En Ukraine, Donetsk sous des bombardements d'artillerie

    11h45. L'Association internationale du transport aérien dénonce un «crime odieux».

    «La tragédie de MH17 est un outrage» dénonce Tony Tyler, le directeur général de l'Iata, organisation qui regroupe l'ensemble des compagnies aériennes dans le monde. «Les passagers et l'équipage à bord de l'avion ont été les victimes d'un crime odieux». L'avion était «clairement identifié comme étant un vol commercial. Et il a été abattu, en totale violation du droit international, des normes et des conventions», alors qu'il volait à une altitude considérée comme «sûre».

    11heures. L'Australie évoque une «tentative de maquiller les preuves».

    «Il reste un très très long chemin à parcourir» estime le Premier ministre australien Tony Abbott, alors que l'Australie doit rapatrier les corps de 28 Australiens tués dans le crash et espère poursuivre en justice les responsables du tir du missile qui a vraisemblablement abattu l'appareil. «Ce que nous avons là, ce sont des indices altérés à une échelle industrielle. Cela doit cesser» prévient le dirigeant. «Après le crime vient la tentative de maquiller les preuves» estime-t-il. Les lieux de la catastrophe «ont été piétinés depuis le tout début et nous n'avons pas vu seulement toute sorte d'individus traîner et ramasser des débris, nous avons vu aussi des équipements lourds venir sur les lieux. (...) Les dernières images font penser à un site de démolition. Et c'est inacceptable.»

    10h55. Le train réfrigéré transportant les corps est arrivé à Kharkiv.

    Les corps des victimes doivent y être remis à une délégation néerlandaise qui les transportera par avion à Amsterdam où ils seront identifiés avant d'être remis aux familles, par l'intermédiaire des services de leurs pays. Le train composé de cinq wagons réfrigérés avec l'inscription «Donbass» est entré d'abord en gare de Kharkiv-Balachovski, puis il a terminé sa course dans l'enceinte de l'usine de chars Malychev.

    10h45. Kiev appelle les pays concernés par le crash à envoyer leurs policiers sur le site de la catastrophe.

    «Nous appelons les pays dont les citoyens sont victimes de la catastrophe à examiner la possibilité d'envoyer des policiers afin d'assurer l'inviolabilité du site sur tout le périmètre et contribuer à l'enquête» indique le ministère ukrainien des Affaires étrangères dans un communiqué.

    10h35. Plus de 40 000 soldats russes massés à la frontière ukrainienne.

    «Au cours de la dernière semaine il y a eu un redéploiement et le renforcement des troupes. Actuellement il y près de 41 000 militaires russes à la frontière avec l'Ukraine dans le nord, dans l'est, dans le sud et en Crimée» (NDLR. péninsule ukrainienne annexée en mars à la Russie) selon le secrétaire du conseil de sécurité nationale et de défense ukrainien Andriï Paroubiï. Il y aurait également pas moins de 150 chars, 400 blindés et 500 systèmes d'artillerie russes postés près de la frontière en face de Donetsk (est de l'Ukraine) en proie à un assaut de l'armée ukrainienne lancé contre les insurgés prorusses.

    10h00. Avec sa vente de Mistral à la Russie, la France continue de s'attirer des critiques des Occidentaux.

    Après la Grande-Bretagne, la Lituanie. «Nous assistons à une Mistralisation de la politique de l'Union européenne. Les valeurs et la sécurité sont trahies au profit des affaires» déplore la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite. «La vente de technologies militaires à la Russie dans les circonstances actuelles ne peut pas être tolérée.». De son côté, le ministre britannique, Philip Hammond, prône «une interdiction de toutes les ventes d'équipement militaire, des navires, différents types de technologie».

    9h30. La livraison de Mistral à la Russie, «c'est un faux débat mené par des faux-culs» juge Cambadélis (PS).

    Alors que la livraison de Mistral à la Russie est dénoncée en France et à l'étranger, notamment par le Premier ministre britannique David Cameron, Jean-Christophe Cambadélis, prend la défense de François Hollande. «C'est un faux débat mené par des faux-culs. Ce n'est pas cela qui va amener Poutine à infléchir sa position» déclare sur i-Télé le premier secrétaire du Parti socialiste.

    La veille, devant des journalistes, François Hollande a indiqué que la livraison du 2e navire Mistral à la Russie «dépendra de l'attitude» de Moscou dans le conflit ukrainien. Quelque 400 marins russes sont arrivés il y a trois semaines à Saint-Nazaire pour se former à l'utilisation des deux navires Mistral. Pour la France, l'enjeu économique est de taille. Le montant total du contrat, conclu en juin 2011, s'élève en effet à 1,2 milliard d'euros.

    9 heures. Moscou prêt à aider pour faire la lumière sur le crash.

    «La Russie est prête à fournir une aide complète (à l'enquête), y compris en mobilisant les spécialistes appropriés», indique le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, alors que la pression internationale s'est accrue sur Moscou. «Nous croyons qu'une telle catastrophe doit être élucidée avec la participation active de l'Organisation de l'aviation civile internationale» qui dépend de l'ONU, ajoute le ministère. Les autorités russes saluent également la résolution prise dans la nuit par les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU - dont la Russie - qui condamne l'attaque du vol MH17 et qui exige un accès libre et sécurisé au site du crash.

    6 heures. Nouvel entretien entre Poutine (Russie) et Rutte (Pays-Bas).

    Le président russe s'entretient par téléphone avec le Premier ministre des Pays-Bas Mark Rutte sur les suites du crash. Les deux dirigeants discutent d'un «accès direct et total» au site de la catastrophe et évoquent de la nécessité d'un cessez-le-feu, précise le Kremlin dans un communiqué. La veille déjà, le président Poutine au Premier ministre néerlandais «son entière coopération» pour que les corps des victimes et les boîtes noires de l'avion puissent être récupérés. Au total, 298 personnes ont péri dans le catastrophe, dont 193 Néerlandais.

    4 heures. Un avion de Malaysia Airlines dévié...au-dessus de la Syrie.

    Pour éviter de traverser l'espace aérien ukrainien, la Malaysia Airlines préfère faire passer un de ses avions de ligne (Londres-Kuala Lumpur) au-dessus...de la Syrie ! Dans un communiqué, la compagnie souligne que ce vol est tout à fait réglementaire. «L'espace aérien syrien n'était pas soumis à des restrictions. Tout au long du trajet, le MH004 était dans un espace aérien approuvé par l'Organisation de l'aviation civile internationale (l'ICAO)».

    VIDEO. Les rebelles remettent aux Malaisiens les 2 boîtes noires.

    VIDEO. Obama appelle Poutine à pousser les rebelles à coopérer

    VIDEO. Crash du vol MH17 : «Les corps tombaient du ciel comme des pétales»