STYLE - Le goût des Françaises pour la mode est légendaire. Pour le reste du monde, nous sommes en tête du podium des femmes les mieux habillées. Mireille Guiliano, une auteure américaine qui a vendu des millions de livres en écrivant sur les secrets de beauté des Françaises a même inventé un néologisme pour définir notre style, nous sommes, nous Françaises, "smexy", autrement dit "smart" et "sexy". Voilà pour l'image d'Épinal.
Dans les faits, les Françaises ne courent pas les Fashion Weeks à la recherche de la dernière tendance à porter la saison suivante. Elles préfèrent les enseignes grand public aux couturiers et achètent leurs vêtements dans les centres commerciaux, tout simplement. La Fédération française du prêt-à-porter féminin (FFPAPF) a sondé avec l'Ifop un millier de Françaises pour comprendre quel lien elles entretenaient avec la mode. Les résultats nous dépeignent loin des clichés. Des femmes normales, ni obsédées du shopping, ni chantres du chic mais conscientes de l'héritage culturel de la mode française.
Des virées shopping une fois l'an? Ce n'est pas le genre des Françaises qui disent en majorité acheter des vêtements et accessoires au moins une fois par mois. Elles y consacrent un budget plutôt raisonnable de 63 euros mensuels en moyenne. En 2011, face à la crise, les Françaises refrénaient leurs envies de mode, leur budget était moitié moindre. À titre de comparaison, aux États-Unis, les femmes dépensaient en 2011 en moyenne 100 euros (144$) par mois pour leur vestiaire.
Évidemment, il y a aussi celles qui peuvent dépenser un peu plus, 15% des femmes interrogées pour ce sondage disent débourser plus de 100€ par mois pour leurs achats vestimentaires. Une part assez importante des femmes interrogées, 20%, avouent, elles, "faire des folies".
Passer ses nerfs sur sa carte bleue après une journée difficile. Acheter les yeux fermés des vêtements pour le simple plaisir d'acheter. Non, cela est bon pour les comédies romantiques et les femmes de milliardaires. Si les Françaises avouent sans peine qu'une virée shopping est un moment de plaisir pour 80% d'entre elles, il n'en reste pas moins que cette sortie ne doit pas être vaine. 94% des Françaises font du shopping parce qu'elles ont besoin de quelque chose. Se changer les idées et se détendre n'arrive qu'en seconde position.
Le regard des autres importe, mais pas autant que le nôtre. 75% des Françaises font en effet plus confiance à leur propre avis pour choisir leurs vêtements. Seules 21% des femmes interrogées attachent plus d'importance à l'avis de leurs proches qu'au leur pour définir ce qui leur va ou ne leur va pas. Une fois conquises par un modèle, les Françaises sont aussi des clientes fidèles, 54% d'entre elles ne vont pas voir ailleurs si une marque les a séduites.
La petite robe noire. Coco Chanel. Paris. Le champagne. Et une poignée de macarons. Non les Françaises n'ont pas une petite robe vissée sur le corps. Le vêtement dont elles ne se sépareraient sous aucun prétexte n'est autre que le jean (22%) qui coiffe au poteau la robe (9%)! En février dernier, le site spécialisé dans la mode, stylecaster.com présentait les 12 secrets mode à nous voler. En 11e position, on trouvait le conseil suivant "quand vous doutez, demandez-vous ce qu'une Coco Chanel moderne porterait". Pas de doute, Coco Chanel reléguerait certainement sa petite robe noire aux soirées et le jean à la vie de tous les jours.
Attention, on ne dira pas le contraire, les Françaises aiment la mode, elle la définissent pour 69% d'entre elles comme une "démarche artistique". Mais preuve que les défilés ne sont plus qu'un spectacle destiné à l'industrie du luxe, pour 45% des femmes interrogées, ce sont les people qui font la mode, suivis par les marques et les médias. Les créateurs et couturiers n'arrivent qu'en 4e position. Preuve également que la mode s'est démocratisée, elle n'est plus réservée à une élite : 71% des Françaises jugent la mode accessible. La mode ne se fait pas sur les podiums mais dans les allées des centres commerciaux où la majorité des femmes interrogées achètent leurs vêtements, suivi de près par Internet pour 66% des personnes sondées.