FIN DE VIE - 1816 cas d'euthanasie en Belgique en 2013. C'est 384 euthanasies de plus qu'en 2012, soit une augmentation de 26,8%, indique Le Soir mercredi 28 mai. C'est toujours 100% de plus qu'en France, où le débat sur la fin de vie reste au point mort.
Citant Sudpresse, le quotidien indique qu'il ne s'agit ici que des euthanasies déclarées à la Commission de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie. "On peut dire qu'actuellement, il y a 150 euthanasies par mois en Belgique ou, plus parlant encore, 5 euthanasies par jour", souligne le quotidien. Sur les 1816 euthanasies déclarées, 51,7% concernent des patients masculins et 48,3% des patients féminins. Les néerlandophones sont nettement plus nombreux (80%) que les francophones, note aussi Sudpresse.
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Un texte en France avant la fin de l'année ?
En France, le texte de loi promis par François Hollande durant sa campagne pour l'Élysée se fait toujours attendre. Le secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen a toutefois laissé entendre mardi 27 mai devant les députés radicaux de gauche qu'un projet de loi sur la fin de vie pourrait être présenté avant la fin de l'année, a-t-on appris de sources parlementaires.
François Hollande avait souhaité en janvier lors de sa conférence de presse de début d'année un nouveau texte de loi qui permette, dans un cadre "strict", à un majeur atteint d'une maladie incurable de demander une "assistance médicalisée pour terminer sa vie en dignité".
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Aux Radicaux de gauche, à qui ce thème est cher, Jean-Marie Le Guen a évoqué la fin de l'année pour une adoption en Conseil des ministres, ont indiqué à l'AFP plusieurs participants à cette réunion de groupe politique. Cependant l'entourage de Jean-Marie Le Guen a ensuite précisé à l'AFP qu'il n'y avait pas de terme fixé.
Début mai, le Premier ministre Manuel Valls s'était également rendu à une réunion du groupe des radicaux de gauche. Leur chef de file Roger-Gérard Schwartzenberg avait déclaré qu'ils entendaient exercer "autant que possible (leur) influence en faveur de (leurs) idées, de (leurs) propositions de lois et amendements". Ces députés avaient déposé en septembre 2012 une proposition de loi relative à l'assistance médicalisée pour une fin de vie dans la dignité.
La ministre de la Santé Marisol Touraine est en train de mener des consultations sur le sujet, pour préparer une réforme de la loi Leonetti de 2005, qui a instauré un droit au "laisser mourir", favorisant les soins palliatifs.
Le Comité consultatif d'éthique doit lui rendre un rapport. François Hollande souhaite qu'il n'y ait ni "polémique" ni "division".
Le cas Vincent Lambert
Un cas pourrait accélérer les débats en France : celui de Vincent Lambert, 38 ans, tétraplégique cloué sur son lit d'hôpital en état végétatif chronique depuis cinq ans.
Le rapport définitif des médecins chargés par le Conseil d'Etat de rendre une expertise sur son cas, confirme son incurabilité mais nuance l'arrêt des soins, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.
Les experts confirment par ailleurs, selon la même source, que l'interprétation des réactions comportementales de Vincent Lambert comme "l'expression d'une intention ou d'un souhait à l'égard de l'arrêt ou de la prolongation du traitement ne parait pas possible".
En clair, indique le rapport, il n'est pas possible de dire si Vincent Lambert veut ou non être euthanasié. C'est sur cette interprétation que s'opposent différents membres de sa famille. Les parties ont jusqu'au 10 juin pour répondre à ces conclusions, avant que le Conseil d'Etat ne rende sa décision après un débat contradictoire.