Herpès (virus Herpes simplex, HSV)

16 mars 2023

Principaux faits

  • On estime que, dans le monde, 3,7 milliards de personnes de moins de 50 ans (67 % de la population) sont infectées par le HSV-1.
  • On estime que, dans le monde, 491 millions de personnes âgées de 15 ans à 49 ans (11 % de la population) sont infectées par le HSV-2.
  • La plupart des infections orales et génitales par le virus de l’herpès sont asymptomatiques.
  • L’infection par le HSV-2 augmente le risque de contracter ou de transmettre l’infection à VIH.

Principaux faits

  • On estime que, dans le monde, 3,7 milliards de personnes de moins de 50 ans (67 %) sont infectées par le virus Herpès simplex de type 1 (HSV-1), principale cause d’herpès orofacial/labial.
  • On estime que, dans le monde, 491 millions de personnes âgées de 15 à 49 ans (13 %) sont infectées par le virus Herpes simplex de type 2 (HSV-2), principale cause d’herpès génital.
  • La plupart des infections à HSV sont asymptomatiques ou passent inaperçues, mais les symptômes de l’herpès comprennent des lésions vésiculaires ou ulcéreuses douloureuses qui peuvent réapparaître au fil du temps.
  • L’infection à HSV-2 augmente le risque de contracter ou de transmettre l’infection à VIH.


Vue d’ensemble

Le virus Herpes simplex (HSV), connu sous le nom d’herpès, est une infection courante qui peut provoquer des lésions vésiculaires ou ulcéreuses douloureuses. Il se transmet principalement par contact peau à peau. Il existe des traitements, mais l’herpès est incurable.

Il existe deux types de virus Herpes simplex.

Le type 1 (HSV-1) se transmet principalement par contact oral et provoque des infections dans ou autour de la bouche (herpès orofacial/labial ou boutons de fièvre). Il peut également provoquer un herpès génital. La plupart des adultes sont porteurs du HSV-1.

Le type 2 (HSV-2) se transmet par contact sexuel et provoque l’herpès génital.

La plupart des personnes atteintes d’herpès ne présentent aucun symptôme ou développent des symptômes bénins. L’infection peut causer des lésions vésiculaires ou ulcéreuses douloureuses qui peuvent réapparaître au fil du temps. Les médicaments peuvent avoir un effet sur les symptômes, mais ne peuvent pas guérir l’infection.

Les symptômes récurrents de l’herpès orofacial/labial ou génital peuvent provoquer un mal-être. L’herpès génital peut également être considéré comme stigmatisant et avoir un impact sur les rapports sexuels. Toutefois, avec le temps, la plupart des personnes atteintes de l’un ou l’autre type d’herpès apprennent à vivre avec l’infection.

Symptômes

La plupart des personnes atteintes d’herpès ne présentent aucun symptôme ou développent des symptômes bénins. Elles sont nombreuses à ne pas savoir qu’elles sont porteuses du virus et qu’elles peuvent le transmettre à leur insu.

L’herpès cause parfois des lésions vésiculaires ou ulcéreuses douloureuses et récurrentes. Les symptômes d’une nouvelle infection comprennent souvent de la fièvre, des courbatures et un gonflement des ganglions lymphatiques.

Les symptômes lors du premier épisode (ou « poussée ») de l’infection et lors des récidives peuvent être différents. En cas de symptômes, les premiers signes sont souvent des picotements, des démangeaisons ou des brûlures près de l’endroit où les lésions apparaîtront.

Les symptômes courants de l’herpès orofacial/labial comprennent des lésions vésiculaires (boutons de fièvre) ou des plaies ouvertes (ulcères) à l’intérieur ou autour de la bouche ou sur les lèvres.

Les symptômes courants de l’herpès génital comprennent des boutons, des lésions vésiculaires ou des plaies ouvertes (ulcères) autour des parties génitales ou de l’anus.

Ces lésions vésiculaires et ulcéreuses sont généralement douloureuses. Les lésions vésiculaires peuvent s’ouvrir, suinter puis former une croûte.

Les symptômes possibles d’une primo-infection sont les suivants :

  • fièvre,
  • courbatures,
  • maux de gorge (herpès orofacial/labial),
  • maux de tête,
  • gonflement des ganglions lymphatiques à proximité de l’infection.

Plusieurs poussées peuvent se manifester au fil du temps (« récidives »). Ces récidives sont généralement plus courtes et moins graves que la première poussée.

Traitement

Des médicaments sont habituellement utilisés pour traiter les premières poussées d’herpès ou les récidives. Ils peuvent réduire la durée des symptômes et leur gravité, mais ils ne peuvent pas guérir l’infection.

Pour une efficacité optimale, le traitement des récidives doit être commencé dans les 48 heures suivant l’apparition des symptômes.

Les médicaments antiviraux couramment administrés sont l’acyclovir, le famciclovir et le valacyclovir.

La prise d’une dose quotidienne plus faible de l’un de ces médicaments peut également réduire la fréquence d’apparition des symptômes (« poussées »).

La prise d’un traitement est souvent recommandée pour les personnes dont les récidives sont très douloureuses ou fréquentes, ou qui veulent limiter le risque de transmission de l’herpès à quelqu’un d’autre.

Pour soulager la douleur causée par les lésions, les médicaments indiqués comprennent le paracétamol (acétaminophène), le naproxène ou l’ibuprofène. Il est également possible d’appliquer de la benzocaïne et de la lidocaïne sur la zone touchée afin de créer un effet anesthésiant.

Le virus Herpes simplex vit à l’intérieur des cellules nerveuses et alterne entre périodes d’inactivité et d’activité. Certains facteurs peuvent déclencher l’activité du virus, notamment :

  • une maladie ou de la fièvre ;
  • l’exposition au soleil ;
  • les menstruations ;
  • une blessure ;
  • un stress émotionnel ;
  • une opération chirurgicale.

Pour les personnes dont l’herpès orofacial/labial est activé par les rayons du soleil, éviter l’exposition au soleil et porter de l’écran solaire peut réduire le risque de récidive.

Pour soulager les symptômes de l’herpès orofacial/labial, vous pouvez :

  • boire des boissons fraîches ou manger des glaces à l’eau ;
  • prendre des antalgiques sans ordonnance.

Pour soulager l’herpès génital, vous pouvez :

  • prendre un bain chaud d’une vingtaine de minutes (sans savon) ;
  • porter des vêtements amples ;
  • prendre des antalgiques sans ordonnance.

Il existe des moyens de réduire le risque de propagation de l’herpès. Vous pouvez notamment :

  • indiquer à votre partenaire que vous avez de l’herpès ;
  • éviter d’avoir des relations sexuelles si vous présentez des symptômes et utiliser systématiquement un préservatif (même en l’absence de lésions) ;
  • éviter de partager des objets qui ont été en contact avec la salive (herpès orofacial/labial).

En cas de grossesse, indiquez à votre prestataire de santé que vous avez de l’herpès, car vous pourriez le transmettre à votre enfant.

Ampleur du problème

En 2016 (dernières données disponibles), on estimait que 3,7 milliards de personnes de moins de 50 ans, soit 67 % de la population mondiale, étaient porteuses du HSV-1 (orofacial/labial ou génital). La plupart des infections à HSV-1 sont contractées pendant l’enfance.

Pour ce qui est de l’infection génitale à HSV-2, on a estimé que 491 millions de personnes (13 %) âgées de 15 à 49 ans en étaient atteintes dans le monde (données de 2016). Les femmes sont presque deux fois plus souvent infectées par le HSV-2 que les hommes, car la transmission sexuelle est plus efficace de l’homme à la femme. La prévalence augmente avec l’âge, même si l’on observe le plus grand nombre de nouvelles infections chez les adolescents.

Transmission

Le HSV-1 se transmet principalement par contact des muqueuses buccales, à cause de la présence de particules virales dans les lésions, la salive et les surfaces buccales, labiales ou péri-orales. Moins souvent, le HSV-1 peut également être transmis à la sphère génitale, lors des rapports oro-génitaux ; il provoque alors un herpès génital. Il peut être transmis par des surfaces buccales ou cutanées qui semblent normales ; néanmoins, le risque de transmission est maximal en présence de lésions évolutives. Les personnes ayant déjà une infection à HSV-1 n’ont aucun risque de la contracter de nouveau, mais elles courent toujours le risque de contracter le HSV-2.

Le HSV-2 se transmet principalement pendant les rapports sexuels, par contact avec les surfaces génitales ou anales, la peau, les lésions ou les liquides biologiques d’un sujet infecté. Il peut être transmis à partir d’une peau d’apparence normale et la transmission a souvent lieu en l’absence de symptômes.

Dans de rares cas, une mère peut transmettre l’herpès (HSV-1 et HSV-2) au nouveau-né pendant l’accouchement, ce qui entraîne un herpès néonatal.

Complications possibles

HSV-2 et VIH

L’infection à HSV-2 multiplie presque par trois le risque de contracter une infection à VIH. De plus, les personnes porteuses des deux virus ont une probabilité plus grande de transmettre le VIH. Le HSV-2 fait partie des infections les plus courantes parmi les personnes vivant avec le VIH.

Formes graves de la maladie

Chez les sujets immunodéprimés, notamment en cas d’infection à VIH à un stade avancé, les symptômes de l’herpès peuvent être plus graves et les récidives plus fréquentes. Le HSV-2 peut entraîner des complications rares comme la méningo-encéphalite (infection du cerveau) ou une infection disséminée. Exceptionnellement, l’infection à HSV-1 peut entraîner des complications plus graves comme une encéphalite (infection du cerveau) ou une kératite (infection oculaire).

Herpès néonatal

L’herpès néonatal peut survenir lorsqu’un nourrisson est exposé au HSV pendant l’accouchement. C’est une maladie rare, qui survient dans environ 10 accouchements sur 100 000 à l’échelle mondiale, mais elle peut être grave et entraîner une incapacité neurologique durable ou le décès. Le risque est maximal lorsque la mère contracte pour la première fois le HSV à un stade tardif de la grossesse.

Prévention

En cas de symptômes d’herpès orofacial/labial, il faut éviter tout contact buccal avec autrui (y compris les des rapports sexuels oro-génitaux) et ne partager aucun objet en contact avec la salive. Les personnes présentant des symptômes d’herpès génital doivent s’abstenir de tout rapport sexuel tant que ces symptômes sont présents. Le HSV-1 et le HSV-2 sont particulièrement contagieux en présence de lésions, mais ils peuvent aussi se transmettre en l’absence de symptômes visibles ou ressentis.

Pour les personnes sexuellement actives, l’utilisation régulière et correcte des préservatifs est le seul moyen de prévenir l’herpès génital ou d’autres infections sexuellement transmissibles. Les préservatifs limitent le risque, mais le HSV peut se transmettre par contact avec les parties génitales ou anales qui ne sont pas recouvertes par le préservatif. La circoncision médicale peut également protéger l’homme à vie, mais partiellement, contre une infection à HSV-2, mais aussi à VIH et à virus du papillome humain.

Il convient de proposer un test de dépistage du VIH aux personnes présentant des symptômes évocateurs d’herpès génital.

Les femmes enceintes présentant des symptômes d’herpès génital doivent en informer leurs prestataires de santé. La prévention d’une nouvelle infection par le HSV-2 est particulièrement importante pour les femmes en fin de grossesse, car c’est là où le risque d’herpès néonatal est le plus élevé.

Action de l’OMS

L’OMS œuvre pour mieux faire connaître l’infection à HSV et ses symptômes, améliorer l’accès aux médicaments antiviraux et promouvoir les efforts de prévention du VIH chez les personnes atteintes d’herpès génital, notamment au moyen de la prophylaxie pré-exposition (PPrE).

L’OMS et ses partenaires appuient également les travaux de recherche destinés à élaborer de nouvelles stratégies visant à prévenir et à combattre les infections à HSV, par exemple des vaccins et des microbicides topiques.