PILULE - La ministre de la Santé Marisol Touraine a demandé ce vendredi à l'UE de limiter l'utilisation des pilules de 3e et 4e génération et a annoncé la mise en place d'un "dispositif" en France pour limiter leur prescription. Le débat a été relancé en France par le dépôt à la mi-décembre de la première plainte d'une jeune femme victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) qu'elle impute à la prise d'une pilule de 3e génération. D'autres plaintes devraient suivre prochainement.
Il existe pourtant d'autres moyens de contraception qui peuvent être à la fois plus efficaces et moins contraignants pour la patiente. Selon une étude parue en mai 2012, les femmes qui utilisent la pilule, le patch ou l'anneau vaginal ont vingt fois plus de risques de tomber enceintes (4,55%) que celles recourant à des méthodes contraceptives de longue durée comme le stérilet ou l'implant hormonal (0,27%).
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À en croire, Marie-Laure Brival, gynécologue en Seine-Saint-Denis, "le stérilet se rapproche très fortement de la contraception idéale: il n'a aucun effet secondaire sur la santé des femmes contrairement à la pilule, son efficacité est redoutable." Mais en France, malgré les prescriptions de la Haute Autorité de Santé, il reste encore réservé aux femmes qui ont déjà eu des enfants. Les nullipares (les femmes qui n'ont pas jamais accouché) qui ont tenté l'aventure s'en souviennent.
Pourquoi tant de prudence, voire de réticence de la part des professionnels? La pose d'un stérilet chez une femme qui n'a pas accouché par voie basse peut s'avérer difficile, son col de l'utérus étant trop étroit et cela peut-être douloureux pour la patiente. Ensuite, tous les médecins ne maîtrisent pas l'acte en lui-même, surtout lorsqu'il s'agit de généralistes, moins familiers que les gynécologues à ce type d'intervention. Enfin, la mauvaise réputation du stérilet provient du fait qu'on lui attribue de nombreuses infections, à cause en partie de ses premiers modèles.