Ebola : l'aide-soignante espagnole en «danger grave» de mort

Ebola :  l'aide-soignante espagnole en «danger grave» de mort

    Le président de la Communauté de Madrid, Ignacio Gonzalez, a confié que l'aide-soignante contaminée est en «danger grave» de mort. «Nous voulons manifester notre soutien à la personne qui a été infectée par le virus Ebola, qui souffre en ces moments d'une très grave affection, et dont la vie est en grave danger», a-t-il déclaré devant l'assemblée régionale. Le frère de la patiente a également confié au site El Mundo qu'il n'y avait «pas beaucoup d'espoirs».

    Le cas de l'aide-soignante est le seul avéré en Espagne

    En Espagne, le cas de l'aide-soignante Teresa Romero est le seul cas avéré. Son état de santé s'est dégradé a indiqué ce jeudi en début d'après-midi l'hôpital Carlos III de Madrid. «Sa situation clinique s'est dégradée mais je ne peux pas livrer davantage d'informations, la patiente ne souhaitant pas que l'on communique là-dessus», a annoncé une responsable de l'Hôpital. Premier cas de contagion hors d'Afrique, Teresa Romero, âgée de 44 ans, s'était occupée notamment d'un missionnaire malade rapatrié d'Afrique et décédé le 25 septembre. L'aide-soignante a pu être contaminée en touchant accidentellement son visage avec des gants, pendant qu'elle retirait sa combinaison, a expliqué à la presse German Ramirez, l'un des médecins qui la soigne.

    Trois autres personnes ont été admises à l'hôpital Carlos III de Madrid, qui traite les malades d'Ebola, tandis que deux en sont sorties saines, portant à sept le bilan des hospitalisations.

    Rapport accablant d'un médecin ayant traité l'aide-soignante espagnole.

    Un médecin ayant soigné la malade espagnole d'Ebola a dénoncé, dans un rapport révélé par deux journaux, les conditions de sa prise en charge: de la combinaison aux manches trop courtes, aux demandes sans réponse de transfert vers un l'hôpital spécialisé. «Les manches étaient trop courtes pour moi tout le temps» et une partie des poignets est restée à découvert, écrit notamment le docteur Juan Manuel Parra, le médecin urgentiste de 41 ans qui a été placé en observation mercredi soir. Dans ce rapport publié par El Mundo et El Pais, il raconte précisément comment il s'est occupé pendant presque 16 heures de l'aide-soignante, elle même contaminée en s'occupant d'un religieux espagnol atteint d'Ebola et rapatrié, décédé le 25 septembre.

    Le risque d'une propagation en Europe «extrêmement faible»

    Alors que l'état de santé de l'aide-soignante espagnole contaminée s'aggrave, les autorités européennes tentent d'éviter les mouvements de panique. «Une épidémie d'Ebola en Europe est hautement improbable», a assuré mercredi le porte-parole santé de la Commission européenne. Frédéric Vincent a rappelé que jusqu'au couac espagnol de l'infirmière contaminée, l'UE ne comptait que huit cas d'Ebola, tous concernant des soignants rapatriés d'Afrique.

    «Des cas sporadiques de la maladie due au virus Ebola en Europe sont inévitables. Cela tient aux déplacements entre l'Europe et les pays affectés» d'Afrique de l'Ouest, a noté dans un communiqué Zsuzsanna Jakab, directrice régionale pour l'Europe à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). «Toutefois le risque d'une propagation en Europe est évitable et extrêmement faible», a-t-elle encore estimé.

    En France, la ministre de la Santé a répété qu'il n'y avait aucun cas sur le territoire français. Washington et Ottawa ont, de leur côté, annoncé le renforcement aux Etats-Unis et au Canda du contrôle des voyageurs en provenance des pays africains touchés par Ebola.

    La fièvre hémorragique Ebola a fait 3.865 morts sur 8033 cas enregistrés dans 5 pays d'Afrique de l'Ouest (Sierra Leone, Guinée, Liberia, Nigeria, Sénégal), selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), arrêté au 5 octobre et publié mercredi à Genève.

    Renforcer les contrôles au départ dans les aéroports selon Touraine.

    La ministre de la Santé Marisol Touraine qui travaille à obtenir un renforcement des contrôles au départ auprès des pays touchés par l'épidémie a indiqué sur i-Télé : «Il n'y a aucun cas de malade d'Ebola sur le territoire français ni aucune personne qui serait sous surveillance. » Toutefois elle ajoute : «Le risque zéro n'existe pas. On ne peut pas écarter un cas Ebola sur le territoire français. » «Nous sommes en situation de vigilance active. C'est une situation en évolution et je ne m'interdis pas de nouvelles annonces. »

    Interrogée sur le contrôle renforcé dans les aéroports, comme l'ont fait les Etats-Unis, elle a affirmé ne pas fermer la porte à cette mesure, mais temporise. «La discussion est ouverte. C'est une mesure de bon sens. Donc nous travaillons actuellement avec les autorités des pays concernés - qui sont des autorités souveraines -, pour voir dans quelles conditions nous pourrions renforcer les contrôles au départ», a-t-elle dit. Et d'ajouter : «Les contrôles à l'arrivée, vous savez, d'abord on peut ne pas avoir de symptômes, on peut venir d'une autre destination (...). Ne faisons pas comme si le contrôle à l'arrivée était la solution miracle», a-t-elle souligné.

    VIDEO. Pas d'Ebola sur le territoire français selon Touraine

    VIDEO. Aéroports de Paris : les mesures contre le virus Ebola

    Le Pen veut suspendre les vols vers les pays touchés par l'épidémie.

    La présidente du FN Marine Le Pen a réitéré jeudi sa demande de suspension des liaisons aériennes entre la France et les quatre pays «les plus touchés par l'épidémie» d'Ebola. «Le Front national exige la suspension immédiate et complète des liaisons aériennes entre la France et les pays les plus touchés par l'épidémie», demande le parti dans un communiqué. Marine Le Pen a précisé qu'il s'agissait des «quatre pays régulièrement cités comme pays où s'est développé le virus d'Ebola, où il y »a le plus de morts actuellement», et en citait trois: la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia. Les mesures «prises sont insuffisantes, a regretté la présidente du FN. Dans son communiqué, le FN soulignait que «selon une étude américaine récemment dévoilée, la probabilité de voir le virus Ebola arriver en France dans les quinze prochains jours se situe entre 75% et 25%, en fonction de l'attitude des autorités en matière de transport aérien.» Le parti justifiait sa demande de suspension «compte tenu de ces données et après le décès, aux Etats-Unis, d'un patient porteur du virus ainsi que la contamination d'une aide-soignante en Espagne (...). Il en va de la sécurité de tous les Français».

    En Angleterre, un garçonnet de Sierra Leone refusé à l'école.

    En Grande-Bretagne, Kofi Mason-Sesay, un garçon de neuf ans qui vit en Sierra Leone, a été refusé dans l'établissement scolaire qu'il a l'habitude de fréquenter chaque année. Sa mère, Miriam, une Britannique de 48 ans, est à la tête d'une organisation humanitaire chargée de scolariser des villages isolés de Sierra Leone. Elle y vit avec Kofi, son fils de neuf ans. Veuve du père du jeune garçon, décédé à 35 ans d'une infection foudroyante, elle s'est jurée d'emmener son fils à chacun de ses voyages, notamment en Grande-Bretagne où elle retourne deux fois par an pour sensibiliser les élèves britanniques au travail de son association. L'enfant avait passé tous les tests médicaux avec succès. Mais les parents des autres élèves ont obtenu l'annulation de sa visite annuelle dans une école de la banlieue de Manchester. «Nous sommes traités comme des lépreux», s'est indignée la maman du petit garçon.

    L'Allemagne accueille un troisième patient contaminé.

    Un Soudanais, employé de l'Onu et contaminé par Ebola, est arrivé à Leipzig (est de l'Allemagne) jeudi matin en provenance du Liberia, ont indiqué les autorités locales, ce qui porte à trois le nombre de patients soignés en Allemagne. Il est à la clinique de Leipzig qui dispose d'un centre de soins adapté, a précisé le porte-parole du ministère de la Santé de l'Etat régional de Saxe, Ralph Schreiber. Le 4 octobre dernier, le premier des trois à être soigné en Allemagne --un expert sénégalais de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS)-- avait pu quitter, guéri, l'hôpital de Hambourg (nord). Un autre malade, un médecin ougandais travaillant pour une organisation d'aide italienne, est soigné depuis vendredi dans un hôpital à Francfort (ouest).

    Une femme sous surveillance en Australie.

    Une femme de 57 ans soupçonnée d'avoir contracté le virus Ebola est sous surveillance à l'Hôpital de Cairns au nord du Queensland, en Australie selon ABCNews. Sue-Ellen Kovack  est récemment revenue de la Sierra Leone où elle travaillait avec la Croix-Rouge aidant pour traiter les patients de l'éruption. L'officier de santé en chef du Queensland Dr Jeannette Young a  affirmé que Mme Kovack a porté l'équipement protecteur durant toute la durée de son séjour d'une durée d'un mois. elle n'avait aucun symptôme avéré à son retour en retourné en Australie le week-end dernier. Elle est arrivée mardi dans sa maison de Cairns mardi et s'est placée elle mêm en quarantaine, cependant elle vit avec un colocataire. Mme Kovack a téléphoné à l'hôpital lorsqu'elle s'est aperçue ce jeudi matin qu'elle avait une fièvre de 37.6 °C

    Soupçons d'Ebola sur deux personnes aux Etats-Unis.

    Aux Etats-Unis, deux personnes ont été hospitalisées sur des soupçons d'Ebola, dont un policier de Frisco près de Dallas, qui s'était rendu dans l'appartement de la famille du patient décédé (Thomas Eric Duncan) et ne se sentait pas très bien. Mais le maire de la localité a qualifié son risque d'infection de «minimum». Une autre personne ayant récemment voyagé au Liberia, arrivée dans la nuit de mardi à mercredi à Los Angeles, va être testée pour Ebola même si elle ne présente aucun symptôme.

    Thomas Eric Duncan, qui avait contracté le virus au Liberia avant de ressentir les premiers symptômes après son arrivée aux Etats-Unis, est mort mercredi matin. Il était hospitalisé à Dallas depuis le 28 septembre.Les autorités sanitaires surveillent de près 48 personnes ayant été en contact plus ou moins rapproché avec M. Duncan, notamment dix considérées à haut risque d'infection: trois membres de sa famille et sept personnels soignants. A ce jour, aucune d'entre elles n'a présenté de symptômes.

    Après les USA, le Canada renforce les contrôles aux aéroports.

    La ministre canadienne de la Santé, Rona Ambrose, a annoncé que les passagers en provenance des pays d'Afrique de l'Ouest affectés par Ebola allaient faire l'objet de contrôles renforcés. Mercredi, la Maison Blanche a annoncé la mise en place de contrôles renforcés dans cinq aéroports des Etats-Unis: JFK (New York), Newark (New Jersey, en banlieue de New York), Washington-Dulles, et les aéroports internationaux d'Atlanta (sud) et de Chicago (nord). «La grande majorité des personnes venant de ces trois pays (les plus touchés par Ebola: Liberia, Sierra Leone, Guinée, NDLR) seront concernées par ces contrôles complémentaire», a précisé le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest. Les autorités contrôleront notamment la température de ces passagers, ont précisé les Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

    L'Union européenne a de son côté décidé de «renforcer l'information aux voyageurs et professionnels de la santé pour prévenir une pénétration du virus sur son territoire.»

    VIDEO.Kerry exhorte des grandes puissances à en faire plus

    VIDEO.Contrôles renforcés dans cinq aéroports aux Etats-Unis.