Cela fait un mois, dimanche 26 octobre, que les familles des 43 étudiants disparus à Iguala, dans l'Etat du Guerrero, dans le sud du Mexique, sont sans nouvelles d'eux.
Ils avaient été pris dans une rixe avec la police et livrés au cartel des Guerreros Unidos, mais l'enquête n'a pas encore été en mesure de faire la lumière sur l'endroit où ils se trouveraient ou auraient été enterrés s'ils ont été tués.
Vendredi, le gouverneur de l'Etat, accusé d'incompétence dans la gestion de cette crise, a démissionné de son poste. Le maire d'Iguala et sa femme, qui font l'objet d'un mandat d'arrêt, soupçonnés d'avoir été les instigateurs de l'enlèvement, ont, eux, disparu de la circulation tandis que les forces nationales tentent de maintenir l'ordre dans le secteur.
DEUX SUPERMARCHÉS VISÉS
Dans ce contexte de chaos politique, la protestation citoyenne et politique se fait de plus en plus forte, mais aussi de plus en plus violente. Samedi, une manifestation a viré au pillage. Quelque 200 étudiants de l'école normale rurale d'Ayotzinapa, où étaient scolarisés les disparus, appuyés par des enseignants, s'en sont pris à au moins deux supermarchés de Chilpancingo, capitale du Guerrero.
Ils ont détruit des vitres et des rayons de commerces et de supermarchés, emportant des aliments et des articles électroménagers, tandis qu'ils peignaient « Tout gratuit » sur les murs de plusieurs établissements.
Ces violences s'ajoutent à une série d'actes de protestation ou de vandalisme ces derniers jours dans le Guerrero : saccage et incendie des bâtiments du gouvernement régional à Chilpancingo le 13 octobre, incendie la semaine suivante du siège du PRD, le Parti de la révolution démocratique, dans la même ville, incendie de la mairie d'Iguala mercredi.
UN ÉTAT « INCAPABLE »
De son côté, une « commission civile » composée de plusieurs ONG et personnalités telles que le poète Javier Sicilia, a qualifié, samedi, la disparition des étudiants de fait qui « atteint les proportions d'un crime contre l'humanité ». Elle a accusé l'Etat mexicain d'avoir été « incapable » de coordonner les enquêtes.
Depuis le début de l'affaire, 52 personnes ont été arrêtées, dont une quarantaine de policiers municipaux accusés d'avoir participé à l'attaque contre les étudiants qui avait fait 6 morts et 25 disparus.
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