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Enfants d'homos : des études scientifiques positives mais aux multiples biais

Plus de 700 articles scientifiques ont été consacrés, depuis le début des années 1970, à l'homoparentalité dont 10 % au développement des enfants. Leur fiabilité est régulièrement mise en cause.

Par Gaëlle Dupont

Publié le 25 septembre 2012 à 14h56, modifié le 26 septembre 2012 à 11h14

Temps de Lecture 2 min.

Un couple gay et leur fils conçu grâce à une mère porteuse, à New York en 2008.

Plus de 700 articles scientifiques ont été consacrés, depuis le début des années 1970, à l'homoparentalité dont 10 % au développement des enfants. "La tendance générale est qu'il n'y a pas de différences massives entre les enfants élevés dans des familles homoparentales et les autres", commente Olivier Vécho, maître de conférences en psychologie à Paris-X Nanterre. De petites différences peuvent apparaître : les enfants de parents homosexuels manifestent une estime de soi plus faible, mais expriment plus leurs émotions. Dans les relations avec les amis d'école, certaines études montrent que les enfants d'homos sont plus à l'aise, d'autres qu'ils le sont moins... Aucun impact n'est relevé sur l'orientation sexuelle.

La fiabilité de ces travaux est cependant mise en cause par les opposants à l'homoparentalité. Principales critiques : le faible nombre d'enfants participant aux études, le fait qu'elles concernent surtout des enfants élevés par des couples de femmes d'un niveau social élevé, ou encore le recrutement par le biais d'associations militant pour la cause gay.

SOUVENT DES ENFANTS DE CLASSES SOCIALES AISÉES

Pour M. Vécho, des problèmes méthodologiques existent, mais ils n'invalident pas ces travaux. Les enquêtes en psychologie portent en effet rarement sur de vastes échantillons, encore moins quand les personnes ciblées sont très minoritaires. "Il est difficile d'accéder à cette population peu nombreuse, interroge le chercheur. Faut-il pour autant ne pas faire d'études ?" Les enfants élevés par des pères gays sont particulièrement rares. Même pour les couples de femmes, le recrutement par les associations, les petites annonces ou le réseau relationnel est difficile à éviter. L'effet de loupe sur les classes aisées est réel. "On ne sait pas ce qui se passe quand le milieu économique est plus modeste, observe M. Vécho. On ne peut donc pas généraliser les résultats."

La polémique a été relancée en juillet aux Etats-Unis. Un article passant en revue les études publiées dans ce pays avant 2005 mettait en avant les failles méthodologiques déjà citées. Dans le même numéro de la revue Social Science Research, un autre article, signé Mark Regnerus, de l'université du Texas, rendait compte d'une enquête menée auprès de 3 000 jeunes adultes américains choisis au hasard, parmi lesquels 173 rapportaient que leur mère avait eu au moins une relation homosexuelle, et 73 leur père.

L'article montre que les enfants de "mères lesbiennes" rencontrent davantage de difficultés que les enfants de familles "intactes" sur une série d'indicateurs (apprentissage, intégration sur le marché du travail, usage de drogues, etc). Mais l'étude présente elle aussi des failles : l'auteur compare des enfants dont un parent a eu une relation homosexuelle au cours de sa vie, sans donner d'indication sur leur histoire ou leur structure familiale, à des enfants élevés dans des familles stables. En outre, les tableaux présentés montrent que des différences relevées chez ces enfants se retrouvent également chez les enfants de familles recomposées ou de parent isolé.

> Lire aussi : "Homoparentalité : ce qu'en disent les enfants" et "Vifs débats chez les psys"

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