FINANCE - La note pourrait finalement s'alléger un peu. BNP Paribas et la justice américaine sont proches d'un accord sur le paiement d'une amende de huit à neuf milliards de dollars (contre plus de 10 milliards annoncés) par la banque française. C'est ce qu'indique le Wall Street Journal dans son édition du dimanche 22 juin.
L'établissement français est accusé aux Etats-Unis d'avoir enfreint des embargos américains en réalisant des opérations en dollars avec des pays comme l'Iran, Cuba ou le Soudan entre 2002 et 2009.
Interdiction temporaire d’effectuer des transactions en dollars
Selon les grandes lignes de cet accord, la banque accepterait d'autres sanctions notamment une interdiction temporaire, "probablement de quelques mois", d'effectuer des transactions en dollars, croit savoir le journal citant des sources proches du dossier. Interrogée dimanche soir, la BNP à New York n'a pas répondu.
L'accord prévoirait en outre le départ de plus d'une trentaine d'employés de BNP Paribas, la banque acceptant les demandes du département des Services financiers de New York qui exigeait que des sanctions personnelles soient également prises. La plupart de ces responsables ont déjà quitté la banque, est-il précisé.
Des négociations entre la banque française et les autorités américaines ont eu lieu vendredi 20 juin, affirme le journal, pour déterminer quand serait annoncé cet accord. La presse américaine avait évoqué jusqu'ici une amende de plus de 10 milliards de dollars.
30 milliards de transactions "volontairement dissimulées"
Les enquêteurs américains ont réuni des informations selon lesquelles BNP Paribas, par l'intermédiaire de banques régionales, a sur une période de cinq ans, effectué des transactions avec des sociétés et des agences gouvernementales au Soudan.
Selon le journal, l'enquête a porté sur plus de 100 milliards de dollars de transactions, pour déterminer ensuite que quelque 30 milliards de dollars de transactions ont été "volontairement dissimulées" afin de détourner les sanctions.
La majorité des opérations incriminées portent sur des transactions avec le Soudan, essentiellement dans le secteur pétrolier, mais BNP Paribas est aussi accusée d'avoir facilité des transferts vers l'Iran et d'autres pays mis au ban de transactions commerciales par les Etats-Unis.