L’Etape du Tour pour les amateurs, sur le même tracé que les professionnels cyclistes avait lieu ce dimanche 19 juillet. Un peu plus d’un mois après les 3 Ballons, j’attaquais pour la première fois de l’année la haute montagne à travers cette épreuve caractérisée par ses 138 kilomètres mais surtout par ses 4500 mètres de dénivelé positif. Avec la semaine précédente passée du côté d’Evian et un bon nombre de kilomètres parcourus, j’arrivais sur les pente alpines avec une fatigue résiduelle certaine j-1 avant l’épreuve.

L’avant course

La course avait lieu le dimanche mais elle commença plutôt le samedi par le retrait des dossards. Et très franchement ce fut là la première difficulté du week end. Je ne sais pas qui chez ASO a décidé d’installer le village des exposants et le lieu de retrait des dossards en haut de la Toussuire mais je vous laisse imaginer les embouteillages lorsqu’il s’agit d’emmener 15000 personnes dans un cul de sac à 1700 mètres d’altitude dépourvu de capacité de stationnement suffisante.

Recuperation des dossards etape du tour

Premier chemin de croix, ils nous a donc fallu plus d’une heure avant de garer notre voiture et finir la montée à pied pour rejoindre le village expo. En ce qui concerne ce dernier, il n’y a vraiment rien à dire. Le retrait des dossards fut très rapide et les stands nombreux. Ce fut donc l’occasion de découvrir les produits et nouveautés de nombreuses marques : Look, Btwin, Garmin, Mavic, Cannondale… Seul un méchant orage ainsi que la mauvaise fin d’étape de Pinot et Bardet à Mende sont venus perturber la fête en cette fin d’après-midi.

Une fois le tour du village expo terminé ce fut l’heure de rentrer préparer nos affaires pour le lendemain. Et là, mauvaise surprise, je découvre un problème au niveau de mes prolongateurs de valve. Me voilà donc obligé, à moins de 10 heures du départ, de me lancer dans un atelier mécanique… Moi qui pensait passer une soirée tranquille et me coucher tôt, c’est raté !

atelier mecanique etape du tour

Réveil à 4h20, la nuit fut donc très courte. Il nous faut aller jusqu’au départ situé à Saint Jean de Maurienne afin de rentrer dans les SAS de départ, SAS que j’intégrerai vers 6h15. Ayant le dossard 1020, je suis théoriquement dans le SAS 1. Étant accolé au SAS 0, je passe la barrière qui nous sépare et me glisse discrètement parmi les 1000 premiers partants. Rétrospectivement, je ne sais pas bien si cela fut réellement utile…

depart etape du tour

La course

Le départ est donné à 7h pile. Par chance, je ne mets que 2 minutes à passer sous l’arche de départ. La course commence dès le troisième kilomètres avec la montée du col de Chaussy. Convaincu que l’épreuve est longue, je monte au train, en gérant mon effort au capteur de puissance. Je remonte de nombreux concurrents partis devant moi avant de rebasculer dans la descente vers la vallée de la Maurienne. Avec mes piètres qualités de descendeurs, je perds beaucoup de temps. Et ce d’autant qu’avec des boyaux recollés la veille, je ne suis vraiment pas serein. De nombreux concurrents me doublent dans cette descente. Peu importe, je préfère rester prudent et profiter du lever de soleil sur la vallée.

Une fois la descente terminée, nous formons alors un petit groupe en fond de vallée. A vrai dire, personne ne veut vraiment rouler et tout le monde préfère faire de la patinette dans les roues avant d’entamer le gros morceau de l’épreuve, la montée du Glandon.

Au kilomètre 62, nous sommes alors une centaine de coureurs au pied de ce col de 19 kilomètres. Arrivé le premier au ravitaillement, le temps de remplir mes bidons, de faire une pause technique et de régler mon dérailleur arrière, j’en repars le dernier. La montée étant longue, je me dis alors que rien ne sert de partir fort et que je reprendrai les autres coureurs au fil des 19 kilomètres. C’est effectivement ce qu’il se passe. Chacun monte à son rythme en luttant contre la pente, et c’est au plus résistant qu’il revient de monter le plus vite. Malgré une première partie aux pourcentages raisonnables, les dernières rampes à plus de 10% me rappellent que je n’ai pas vraiment un physique de grimpeur. Je termine cette portion en 1h16, réalisant malgré tout une bonne place au classement Strava King of Mountain Col du Glandon.

Il faut cependant continuer jusqu’au col de la Croix de Fer. Environ 2 kilomètres à 4 ou 5%. Je n’avance plus et me rends compte que j’ai laissé beaucoup de force dans la bataille. Le parcours nous fais ensuite redescendre vers le pied du col du Mollard. Là encore je me fais déposer dans les descentes et perds 5 ou 6 places.

Alors que la troisième difficulté ne devait être qu’une simple formalité, le col du Mollard s’avère finalement plus dur que prévu. J’essaie de bien gérer la grimpée sachant que derrière il nous reste encore la montée finale vers la Toussuire. Je fais un dernier plein d’eau au sommet et entame une descente dans laquelle je ne croiserai personne jusqu’à Saint Jean de Maurienne.

Mon GPS m’annonce alors être à une altitude de 650 mètres. Il reste environ 16 kilomètres pour attendre les 1700 mètres d’altitude de la Toussuire. A ce niveau je ne sais pas du tout à quelle place je suis. Peu importe, je n’ai plus grand chose dans le sac. L’équation est alors simple : monter au train, bien s’hydrater et aviser au fur et à mesure des kilomètres. Cette gestion s’avère être plutôt bonne. Malgré des chiffres de puissance que j’ai du mal à tenir, je reprends une dizaine de personne dans cette montée finale (seul un coureur de la Pomme Marseille 13 me déposera) pour terminer en 5h51 (pause comprise), 148ème temps scratch au général et 14ème de ma catégorie 18-29 ans.

Le Bilan

Cette Etape du Tour était la première à laquelle je participais. Et il faut bien avouer que c’est une épreuve difficile. Le parcours a laissé des traces. Il n’y a qu’à voir le nombre de finishers (environ 9800) sur les 12100 partants.

C’est une épreuve magnifique mais qui à mon sens ne peut pas être réellement caractérisée de course de vélo ou de cyclosportive. La difficulté du parcours est telle que hormis pour les 50 ou 60 premiers, cela ressemble plus à un combat contre soi et contre le parcours qu’une véritable partie de pédales.

Pente alpes

Ayant fait cette étape à 24km/h moyen (28km/h pour les meilleurs), cela rend plus impressionnant encore les performances des coureurs professionnels qui réalisent ce type d’étape aux alentours de 30km/h moyen, et ce après déjà plusieurs jours de course.

Y reviendrais je ? Je ne sais pas encore. Un tel parcours ne convient pas particulièrement à un profil de mon type et un si grand rassemblement ne correspond pas à la conception actuelle que j’ai des courses de vélo. Néanmoins cela reste une magnifique épreuve avec une organisation très bien rodée qui mérite d’être faite au moins une fois dans une vie de cycliste ou de triathlète.

Diplome etape du tour

Quelques chiffres (obtenus avec mon Garmin) :

  • Montée du col du Chaussy (depuis le départ de l’étape) : 18,4 km – 01:00:28 – 309 watts avg – 152 bpm avg
  • Montée du col du Glandon : 19,3 km – 01:17:16 – 304 watts avg – 152 bpm avg
  • Montée du col du Mollard : 5,4 km – 00:22:28 – 271 watts avg – 151 bpm avg
  • Montée de la Toussuire : 18 km – 01:07:29 – 272 watts avg – 149 bpm avg