A quelques semaines d’un référendum qui déterminera si le Royaume-Uni reste ou non au sein de l’Union européenne, les arguments pour et contre la sortie du pays font florès.
Tous ceux repris dans l'article sont soit des citations directes, soit des paraphrases qui en respectent l'esprit. Les arguments des pro-européens sont en rouge, les arguments de leurs adversaires en bleu. Les arguments d'intervenants non britanniques sont en vert.
David Cameron, premier ministre du Royaume-Uni
Opinion
David Cameron, premier ministre du Royaume-Uni
Boris Johnson, ancien maire de Londres
Les Décodeurs
Le vote aura lieu le 23 juin. Les électeurs devront répondre à la question suivante :
« Le Royaume-Uni doit-il rester membre de l'Union européenne ou quitter l'Union européenne ? »
Les votants auront le choix entre deux réponses :
- « Rester membre de l’Union européenne »
- « Quitter l’Union européenne »
Pour en savoir plus : Le Brexit en huit questions
Opinion
Michael Gove, ministre de la justice
Boris Johnson, ancien maire de Londres
Opinion
Donald Tusk, président du Conseil européen
David Cameron, premier ministre du Royaume-Uni
Opinion
George Osborne, conservateur, ministre des finances
Bernard Jenkin, conservateur, membre du Parlement
Campagne « Vote Leave »
Iain Duncan Smith, ministre démissionnaire du travail
Opinion
Les Décodeurs
La participation de la Grande-Bretagne au budget européen :
En 2015, le Royaume-Uni devait verser £ 18 milliards (23,6 mds d'€) au budget européen. Mais les Britanniques bénéficient d'un rabais, négocié dès 1984 par Margaret Thatcher.
En 2015, cette réduction équivalait à un peu plus de £ 5 milliards (6,57 mds d'€). Le royaume a donc payé £ 12,9 milliards (17 mds d'€) au budget de l'Union européenne, ou £ 250 millions (328 millions d'€) par semaine.
Par ailleurs, le pays en récupère une partie, au titre de la politique agricole commune, du développement des régions les plus pauvres ou d'autres mécanismes. En tout, près de 6 milliards de livres sterling (7,88 mds d'€) reviennent en Grande-Bretagne. Le pays reste néanmoins l'un des principaux contributeurs nets au budget européen.
Certaines données ne sont en revanche pas prises en compte dans le calcul d'un potentiel manque à gagner en cas de Brexit : l'absence de taxes douanières, par exemple.
David Cameron, premier ministre du Royaume-Uni
Boris Johnson, ancien maire de Londres
Nigel Farage, chef du UKIP et eurodéputé
Opinion
Les Décodeurs
Les différentes options d'échanges commerciaux avec l'UE :
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L'option norvégienne
La Norvège fait partie de l'Espace économique européen (EEE), qui bénéficie d'un accès complet au marché unique. En revanche, elle doit obéir à la plupart des règles de l'Union européenne, dont la libre-circulation des biens et des personnes. Elle contribue aussi au budget européen.
Elle ne bénéficie pas des 50 différents accords de libre-échange de l'Union européenne, mais en tant que membre de l'Association européenne de libre échange (AELE), comme tous les pays de l'EEE, elle bénéficie d'autres accords commerciaux.
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L'option suisse
La Suisse fait partie de l'AELE, mais a négocié des accords bilatéraux avec l'Union européenne. Elle contribue au budget de l'UE et obéit aussi à la libre-circulation des biens et des personnes. Certaines de ses industries, dont l'industrie bancaire, ont des accès restreints à l'Union européenne. En revanche, elle est libre de négocier des accords bilatéraux avec des pays tiers.
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L'option canadienne
Le CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement) implique la levée des droits de douane sur de nombreux produits à l'importation ou à l'exportation entre le Canada et l'Union européenne. Les négociations ont duré plus de sept ans et l'accord n'est pas encore ratifié. Si la Grande-Bretagne choisissait cette option, elle ne serait probablement pas en position de force : seuls 6 % des biens de l'UE sont exportés en Grande-Bretagne. De plus, le CETA ne garantit pas la levée des barrières douanières sur les services.
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L'option de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)
Si aucun deal n'était trouvé ou en attendant qu'il le soit, la Grande-Bretagne devrait avoir recours aux règles de base de l'OMC, comprenant obstacles douaniers mais aussi évaluation en douane des marchandises ou contrôle de l'origine des produits.
Quelle que soit l'option choisie, il y a de fortes chances que différents pays de l'Union européenne en profitent pour affaiblir, à leur avantage, l'un des domaines économiques où la Grande-Bretagne est réputée. Par exemple, l'UE pourrait proposer un accord de libre-échange qui ne concernerait que les biens manufacturés, et acculerait la City à perdre de l'influence et des parts de marché dans les secteurs financiers et bancaires.
Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne
David Cameron, premier ministre du Royaume-Uni
Les agences de notation Moody's, Fitch, Standard&Poors
La Confederation of British industry (CBI), syndicat patronal
Campagne « Vote Leave »
Chris Grayling, leader de la Chambre des communes
Mike Froman, représentant au commerce américain
George Osborne, conservateur, ministre des finances
Opinion
George Osborne, conservateur, ministre des finances
300 chefs d'entreprise pour le Brexit
36 chefs d'entreprise contre le Brexit
Campagne « Vote Leave »
David Cameron, premier ministre du Royaume-Uni
Les Décodeurs
Les entreprises en Grande-Bretagne pour et contre le Brexit
Les « Remainers »
Schématiquement, les multinationales sont plutôt contre un éventuel Brexit. Parmi elles, RioTinto, HSBC, Royal Dutch Shell, mais aussi les sociétés impliquées dans les mouvements internationaux, comme deux géants de l'aviation, RyanAir et EasyJet. Les fabricants d'automobiles sont aussi majoritairement pour l'Union européenne. En cas de Brexit, certaines pourraient décider d'aller sur le continent pour y établir leur siège social.
Les « Leavers »
Le groupe des sociétés pro-Brexit est plus varié. On y compte plus de PME qui voient dans la paperasserie européenne un frein au développement. Parmi elles, les PDG ou anciens PDG de JD Wetherspoon, une chaîne de pubs britanniques, de Carphone Warehouse, de Dyson – la marque de ventilateurs et d'aspirateurs – ou encore de Reebok.
Le choc d'un Brexit pourrait, à court terme, ralentir considérablement l'investissement commercial, la production et la consommation. Mais pour les « Leavers », ces incertitudes sont largement contrebalancées par le bénéfice d'en finir avec la paperasserie européenne et de les forcer à chercher de nouveaux marchés plus dynamiques.
Boris Johnson, ancien maire de Londres
David Cameron, premier ministre du Royaume-Uni
Opinion
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La libre-circulation des personnes est une importante composante de l'Union européenne. Y a-t-il des inconvénients à récupérer le contrôle de ses frontières ou est-ce bénéfique pour le Royaume-Uni ?
Boris Johnson, ancien maire de Londres
Sadiq Khan, maire de Londres
Les Décodeurs
L'enjeu migratoire au Royaume-Uni
en milliers de personnes par année glissante
source : Bureau britannique des statistiques nationales
L'immigration résoud la double question de la pénurie de spécialistes dans certains domaines, ainsi que du vieillissement de la population. La libre-circulation des personnes permet aux entreprises britanniques un accès plus importants à des spécialistes et à des employés qui viendraient remplacer les actifs qui partent à la retraite.
Selon l'OCDE, les migrants sont plus à même d'être contributeurs nets pour les finances publiques s'ils sont jeunes et qualifiés. Néanmoins, les migrants viennent souvent avec leur famille, ce qui pèse sur les dépenses en éducation et sur le prix des habitations.
L'impact sur des restrictions migratoires se ferait principalement sentir dans le Grand Londres et sur la compétitivité des sociétés qui y sont implantées.
Nigel Farage, chef du UKIP et eurodéputé
Marine Le Pen, présidente du Front national et eurodéputée
Nigel Farage, chef du UKIP et eurodéputé
Lord Owen, ancien secrétaire d'Etat aux affaires étrangères
David Cameron, premier ministre du Royaume-Uni
Campagne « Vote Leave »
La Turquie (population 76 millions) est en train de rejoindre l'UE. « Vote Leave », reprenez le contrôle
David Cameron, premier ministre du Royaume-Uni
Nigel Farage, chef du UKIP et eurodéputé
Les Décodeurs
La Turquie a demandé son adhésion à l'Europe en 1987 mais n'a été reconnue candidate qu'en 1999, les négociations commençant six ans plus tard.
Grande puissance régionale à même d'augmenter la sphère d'influence géostratégique de l'Union européenne pour les uns, cheval de Troie musulman – la religion majoritaire du pays est l'islam, même si l'Etat est laïque – et aux frontières des conflits syrien et irakien pour les autres, l'adhésion turque est un argument fréquemment avancé par les partisans du Brexit.
Pour les négociations, l'acquis communautaire – la somme des droits et des obligations juridiques qui lie les membres de l'UE – a été divisé en 35 chapitres qui doivent être discutés un par un. Quinze chapitres ont pour l'instant été ouverts, un seul a été clos (il porte sur la recherche scientifique).
La récente crise des migrants a remis la Turquie au cœur des débats sur le Brexit. Un accord a été trouvé en mars avec la Turquie. D'un côté, une exemption de visa pour les citoyens turcs souhaitant accéder à l'espace Schengen. De l'autre, la reprise par la Turquie des migrants clandestins passés par son territoire pour arriver en Europe, ainsi que des conditions supplémentaires posées par Bruxelles à Ankara. Mais ces dernières ne sont pour l'instant pas toutes tenues. Par ailleurs, la Grande-Bretagne n'est pas liée à cet accord, ne faisant pas partie de l'espace Schengen.
Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne
Opinion
David Cameron, premier ministre du Royaume-Uni
Boris Johnson, ancien maire de Londres
François Hollande, président de la France
Emmanuel Macron, ministre de l'économie français
James Cleverly, membre conservateur du Parlement
Opinion
Campagne « Britain Stronger in Europe »
David Cameron, premier ministre du Royaume-Uni
Je suis convaincu que le Royaume-Uni dans l'UE nous donne plus de puissance dans le monde et plus de sécurité.
Boris Johnson, ancien maire de Londres
Richard Walton, ancien chef de la police du Grand Londres
Stephen Greenhalgh, maire-adjoint de Londres responsable
de la sécurité
Opinion
Richard Dearlove, ancien chef du renseignement extérieur
David Hannay, ex-ambassadeur à l'UE et à l'ONU
Theresa May, secrétaire d'Etat à la sécurité
Les Décodeurs
Il y a effectivement un important manque de dialogue et de coopération entre les différents services de renseignement en Europe. Certains services ne cachent pas leurs réticences à partager des renseignements avec leurs homologues, afin d'éviter les risques de fuite.
Des élus tentent de mettre sur pied une commission spéciale chargée d’enquêter sur les failles de sécurité européennes dans la lutte contre le terrorisme.
De même, après les attaques terroristes de Paris en novembre dernier, de nombreuses promesses ont été faites pour accroître la coopération entre services.
Par ailleurs, les « Five Eyes » (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Australie, Nouvelle-Zélande et Canada) restent l'alliance nécessaire et capitale de la Grande-Bretagne dans le domaine du renseignement. Si le Royaume-Uni sortait de l'Union européenne, les autres agences européennes continueraient plus que probablement de lui demander des renseignements. Mais à l'opposé, le Royaume-Uni perdrait l'avantage d'accéder à la fois aux services de renseignement américains et européens.
David Cameron, premier ministre du Royaume-Uni
Opinion
David Cameron, premier ministre du Royaume-Uni
Boris Johnson, ancien maire de Londres
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