L’année 2015 aura marqué la fin de la baisse des dépenses militaires mondiales

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Depuis 2011, selon les données compilées chaque année par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales sont orientées vers la baisse. Mais cette tendance s’est inversée en 2015, en raison de la multiplication des tensions dans le monde.

Ainsi, la dernière étude du Sipri, publiée ce 5 avril, montre que  les dépenses militaires mondiales ont atteint, en 2015, près de  1.700 milliards de dollars, ce qui représente une hausse de 1% en termes réels par rapport à 2014.

Cependant, cette hausse globale masque des situations plus contrastées. Ainsi, en Europe, les dépenses militaires ont encore baissé l’année dernière (-0,2%), mais dans des proportions moindres par rapport aux précédents exercices.

En outre, le tableau est assez contrasté car les pays d’Europe orientale, préoccupés par les intentions de la Russie après la crise en Ukraine, ont sensiblement augmenté leur effort de défense (+13%). En revanche, les pays d’Europe occidentale ont, dans leur ensemble, à nouveau diminué leurs dépenses militaires (-1.3%). Mais cette baisse est relativement compensée par une hausse des bugdets de la Défense britannique, français et allemand.

Le budget du Pentagone a encore baissé en 2015 pour s’établir à 596 milliards de dollars (-2,4%) mais le Sipri estime qu’il va désormais se stabiliser à ce niveau en raison des mesures adoptées par le Congrès américain « pour épargner partiellement les dépenses militaires des mesures de réduction du déficit budgétaire préalablement convenues. »

Les États-Unis restent, de loin, les plus dépensiers en matière militaire. Ils sont suivis par la Chine (215 milliards de dollars, soit +7,4%), l’Arabie Saoudite (87,2 milliards, soit +5,7%) et la Russie (66,4 milliards, soit +7.5%).

Comparer les budgets militaires d’un pays par rapport à un autre n’est pas forcément pertinent, dans la mesure où, par exemple, il faudrait aussi prendre en compte les niveaux de vie. En clair, le coût d’un engagé américain (alimentation, soin, habillement, etc…) est plus élevé que celui d’un soldat chinois.

Si l’on prend la période 2006-2015, l’on s’aperçoit que les dépenses militaires des États-Unis ont baissé de 4% pendant que celles de la Chine ont explosé de +132%. Même chose pour la Russie (+91%) et l’Arabie Saoudite (+97%).

Globalement, cette hausse des dépenses militaires mondiales observée en 2015 s’explique en partie par l’Asie et l’Océanie (+5,4%). « L’escalade des tensions entre la Chine et divers pays de la région a entraîné une augmentation substantielle des dépenses de l’Indonésie, des Philippines et du Vietnam, et déclenché un

début de renversement de la tendance à la baisse à long terme des dépenses militaires du Japon », note le Sipri.

Toutefois, la chute des cours du pétrole a mis un frein aux investissements militaires de certains pays vivant de la rente pétrolière, comme le Venezuela (-64%) et l’Angola (-42%). Et ceux qui ont quand même augmenté leurs dépenses militaires l’ont fait parce qu’ils sont engagés dans un conflit ou « confrontés à l’intensification des tensions régionale ». C’est ainsi le cas de l’Algérie, de l’Azerbaïdjan, de la Russie et de l’Arabie

Saoudite.

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