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« Brexit » : que pèse le Royaume-Uni dans le budget européen ?

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne est au cœur du sommet européen qui se tient à Bruxelles jeudi 18 et vendredi 19 février.

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Publié le 16 février 2016 à 17h20, modifié le 18 février 2016 à 09h54

Temps de Lecture 2 min.

L’Union Jack est installé à côté du drapeau de l’Union européenne, au siège de la Commission européenne, pour la venue de David Cameron, le 18 février à Bruxelles.

Le « Brexit » sera au cœur des discussions du sommet européen qui s’ouvre jeudi 18 février à Bruxelles. David Cameron négocie un accord pour éviter que le Royaume-Uni ne décide de sortir de l’Union européenne (UE) à l’issue d’un référendum qui pourrait avoir lieu en juin.

Les réticences des Britanniques à l’égard de l’Europe ne datent pas d’hier : membres de la Communauté européenne depuis 1973, ils ne sont pas dans la zone euro et refusent d’approfondir l’intégration des Vingt-Huit au nom de leur souveraineté.

Les eurosceptiques concentrent aujourd’hui leurs griefs sur l’ouverture excessive aux travailleurs étrangers, accusés de venir profiter indûment des prestations sociales dans les îles britanniques. Les plus libéraux critiquent aussi le coût excessif de l’Europe.

Sur ce dernier point, nous avons voulu vérifier si leurs critiques sont fondées, en se basant sur le budget 2014 de l’UE. Lequel est constitué dans sa grande majorité des contributions des Etats membres, et de façon plus marginale des prélèvements sur droits de douane et d’une partie de la TVA.

Un grand contributeur… mais pas celui qui perd le plus

Premier enseignement : le Royaume-Uni n’est pas le premier pays à mettre la main à la poche pour financier l’Europe des Vingt-Huit. Il se situe en quatrième position.

Le Royaume-Uni, quatrième contributeur au budget de l’Union européenne
Londres a versé 11,3 milliards d’euros en 2014, loin derrière l’Allemagne et la France

9,77 %

C’est la part du Royaume-Uni (14,072 milliards d’euros) dans le budget de l’UE en 2014 – alors que, en termes de population, le pays représente 12 % des habitants de l’UE. Avec une population presque équivalente, la France contribue à hauteur de 14,56 %. Quant à l’Allemagne, elle verse à elle seule 20,24 % des contributions européennes.

Mais l’Europe ne se contente pas de prélever, elle redistribue aussi ces sommes grâce à des programmes pour l’innovation, la croissance, le soutien à l’agriculture, au développement régional… La différence entre les contributions et les recettes, appelée « solde budgétaire », est souvent au détriment des pays fondateurs de l’UE, les plus riches, qui financent le développement des entrants.

Ce solde est calculé en fonction du revenu national brut, une mesure proche du produit intérieur brut, mais incluant les revenus issus de l’étranger. Le Royaume-Uni consacre 0,23 % de son revenu national brut à la solidarité envers les autres membres de l’UE – ce qui le place en dixième position sur vingt-huit. Londres est donc déficitaire, mais pas autant que les Pays-Bas, l’Allemagne ou même la France.

Le Royaume-Uni n’est pas le « grand perdant » de l’Union européenne
Solde budgétaire (différence entre la contribution au budget de l’Union européenne et les recettes perçues) en pourcentage du revenu national brut (proche du produit intérieur brut)

« Le chèque britannique »

Si les Britanniques s’en sortent plutôt bien aujourd’hui, c’est grâce au fameux coup de poker de Margaret Thatcher, en 1979 : « I want my money back. » (« Je veux qu’on me rende mon argent. ») Le Royaume-Uni, qui payait alors 30 % de plus que ce qu’il recevait, a négocié une « correction britannique », correspondant aux deux tiers de la différence entre ce qu’il perçoit et ce qu’il verse.

L’Allemagne (puis l’Autriche, les Pays-Bas et la Suède) ayant réclamé un rabais sur ce rabais, c’est désormais sur la France que pèse le plus lourdement ce « chèque britannique », qui lui a ainsi coûté près de 1,6 milliard d’euros en 2014.

La France, premier financeur du rabais britannique
Depuis 1983, Londres a négocié une ristourne sur sa contribution au budget de l’Union européenne, dont le montant est réparti inégalement entre les Etats membres.
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