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Aux Antilles, Hollande bataille pour le climat

Dans le cadre de sa grande tournée caribéenne, François Hollande a parallèlement annoncé que la Martinique et la Guadeloupe seraient dotées chacune d’un cyclotron.

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Le président François Hollande était samedi au sommet Caraïbe climat organisé à Fort de France
Publié le 10 mai 2015 à 10:49

François Hollande a profité de pour lancer un appel à la solidarité entre pays riches et pays pauvres contre le réchauffement climatique. Sept mois avant la conférence Climat qui se déroulera en décembre à Paris, un sommet Caraïbe climat a été organisé à Fort de France. Il accueillait une trentaine de délégations de toute la Caraïbe, dont le président haïtien Michel Martelly, 13 Premiers ministres et 6 ministres, dont la ministre de l’Environnement cubaine.

Relevant que « cette année les dommages causés par les désordres climatiques sont d’ores et déjà évalués par le Giec (Groupe international d’experts sur le climat) à 2.000 milliards de dollars, dont 600 milliards pour la seule Caraïbe », le président de la République a lancé de nouveau un avertissement aux pays les plus prospères : « S’il n’y a rien en termes de financement pour les pays qui sont les plus fragiles et les plus pauvres, ils ne vous suivront pas ».

Il a souligné l’importance du Fonds vert, l’un des principaux mécanismes de financement de la lutte contre le changement climatique dans les pays en voie de développement, qui devra « à l’horizon 2020 rassembler 100 milliards de dollars », a-t-il rappelé.

Renforcer les systèmes d’alerte

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Le chef de l’Etat qui, à l’issue de sa grande tournée dans la Caraïbe aura successivement visité les quatre îles des Antilles françaises (Saint-Martin, Saint-Barthélémy, Martinique et Guadeloupe) ainsi que Cuba et Haïti, a proposé la création d’une coalition des Etats de la région pour renforcer leur système d’alerte contre les catastrophes naturelles. « Le fonds Caraïbe pour les catastrophes naturelles (mécanisme qui garantit le versement rapide d’indemnités en cas de catastrophe) devra être largement doté », à l’occasion de la COP 21, a-t-il aussi affirmé, sans plus de précision.

Les pays insulaires de la Caraïbe, qui ne contribuent qu’à hauteur de 0,3% aux émissions de gaz à effet de serre, ressentent puissamment les effets du changement climatique : montée du niveau des eaux, renforcement des épisodes climatiques violents, prolifération d’algues Sargasses qui empoisonnent ses rivages...

Alors qu’en février l’actrice Marion Cotillard était montée sur scène en Indonésie pour lancer « un appel de Manille », cette fois « l’appel de Fort-de-France » a été déclamé à quatre voix, dont celle de la ministre de l’Écologie Ségolène Royal.

Une bombe à retardement

Un texte parsemé de formules lyriques qui évoque une « haute conscience-monde » nécessaire pour « surmonter ces défis » climatiques. Sur le fond, l’appel se présente comme un cahier de doléances et de propositions des pays caribéens appelant notamment « les dirigeants mondiaux » à « entendre l’appel des pays les plus vulnérables ».« Même si les Caraïbes n’assument qu’une part infime des émissions mondiales de gaz à effet de serre, nos gouvernements veilleront à contribuer pleinement à l’action internationale », proclame-t-il aussi. Dans cette « patrie commune » que constitue la planète « nul ne pourra se sauver seul », proclame également le texte.

Parlant d’ « une bombe à retardement », Serge Letchimy, le président de la Région Martinique, a ouvert le sommet en évoquant la situation inégale entre pays riches et pauvres face aux effets du réchauffement, soulignant par exemple la possibilité que « la moitié des îles des Bahamas ne disparaissent sous l’effet de la montée des eaux ».

Porte-parole de la cause climatique

Depuis des mois, M. Hollande s’est fait le porte-parole de la cause climatique dans quasiment tous ses déplacements à l’étranger. Six ans après le fiasco de la conférence de Copenhague, l’enjeu est de taille pour le chef de l’État, qui veut à tout prix que le nom de Paris ne soit pas associé à un nouvel échec, à deux ans de la présidentielle. La communauté internationale s’est fixée comme objectif de maintenir le réchauffement climatique en deçà de 2 degrés. L’Union européenne s’est d’ores et déjà établie sa feuille de route pour « réduire d’au moins 40% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 ».

Un cyclotron pour la Martinique et un pour la Guadeloupe

François Hollande a parallèlement annoncé samedi que la Martinique et la Guadeloupe seraient dotées chacune d’un cyclotron, équipement de pointe dans le diagnostic du cancer, avec une participation, à définir, de l’Etat dans les deux projets. Les deux collectivités avaient poussé leurs pions ces dernières semaines pour déclencher un choix du gouvernement en leur faveur pour accueillir cet équipement de plusieurs millions d’euros, persuadées qu’un seul serait implanté dans la zone antillaise.Le président a provoqué une petite poussée de fièvre en annonçant d’abord en Martinique qu’il y aurait bien un cyclotron pour le département et son environnement régional caribéen dans le cadre de la coopération sanitaire, et que si la Guadeloupe ne voulait un, ce serait « en financement propre ». Une annonce fraîchement accueilli en Guadeloupe où le président de région et ancien ministre PS Victorin Lurel a demandé « un égal traitement avec nos amis de la Martinique, pas plus, pas moins ». François Hollande a alors annoncé que l’Etat « non seulement autorisera un cyclotron en Guadeloupe mais il participera au financement en complément de la Martinique ». « N’opposons pas une île à une autre, chacun a besoin d’avoir son équipement », a conclu le président pour clore ce cafouillage.Reste à savoir le dimensionnement de chaque cyclotron et à quelle hauteur l’Etat participera. De plus, selon une source, le projet martiniquais serait conditionné au retour à l’équilibre du CHU de Martinique, laissant ainsi quelques années avant sa réalisation, alors que le projet guadeloupéen pourrait voir le jour dans 18 mois et donc nécessiterait des fonds rapides du ministère de la Santé. M. Lurel a demandé « un choc de simplification » pour débloquer le projet , assurant pouvoir « le rentabiliser en deux ans ».

Source AFP

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