Facebook a confirmé à nos confrères de Computerworld que le service Facebook at Work et l’app mobile qui permettront de connecter les gens dans une entreprise, pourrait être disponible gratuitement avant la fin de l'année. « Nous testons actuellement Facebook at Work dans une centaine d’entreprises supplémentaires », a déclaré par courriel un porte-parole de Facebook. « Nous sommes toujours en phase de test, mais nous espérons pouvoir lancer le service plus largement dans les prochains mois. Des entreprises de tailles diverses essayent actuellement Facebook at Work et elles constatent déjà des gains de productivité aussi bien en mode desktop qu’avec l’app mobile ». Le service est testé depuis le mois de janvier par une centaine d’entreprises, mais Facebook travaille sur son projet depuis un an environ. Facebook at Work conserve le même « look and feel » que la version grand public du réseau social. Cependant, comme l’a précisé Facebook, il n’y aura pas de connexion entre les pages professionnelles et les pages personnelles des utilisateurs et les informations ne seront pas partagées.

Même si Facebook peut se targuer d’être le plus grand réseau social du monde, il va devoir affronter de sérieux concurrents dans le marché de la collaboration d'entreprise, parmi lesquels Cisco Systems, Yammer de Microsoft, Slacker, Jive Software et IBM. De plus, « très actif il y a quelques années, le marché des logiciels de collaboration a considérablement chuté », comme l’a déclaré Dan Olds, analyste pour le Gabriel Consulting Group. « Il y a deux enjeux importants : d’abord, la plupart des salariés sont déjà très impliqués dans les réseaux sociaux et n’ont pas de besoins supplémentaires. Ensuite, leur offrir un autre outil à gérer n’est pas forcément une option attrayante. Enfin, les décideurs ne sont pas totalement convaincus des avantages qu’apporterait un réseau social en interne ». La plupart des employés, en particulier dans les gros environnements de travail, disposent déjà d’une messagerie instantanée, de la vidéoconférence et d’autres moyens de communiquer et de collaborer entre eux. Il n’est pas sûr qu’ils aient besoin d'un réseau social supplémentaire pour mieux collaborer.

Certes, la notoriété de Facebook est immense, mais la question est de savoir si les entreprises vont vouloir accueillir dans leurs enceintes un réseau social qui a commis des impairs sur la vie privée et qui pullule de vidéos de chiots et d’enfants. « Le réseau social doit évoluer un peu », estime Dan Olds. « Ce n’est pas une mauvaise idée en soi, mais pour ce type de clients, il ne suffit pas de promettre un « niveau fabuleux de partage des compétences ». Facebook doit arriver avec des prestations solides », a-t-il ajouté. Toujours selon l’analyste, la question de la sécurité de Facebook at Work n’est pas ce qui inquiète le plus les dirigeants. « Les ingénieurs de Facebook sauront être suffisamment convaincants sur le sujet, mais ils risquent d’avoir plus de mal sur les problèmes de productivité », a-t-il ajouté. « Les dirigeants n’ont pas envie d’un Facebook qui sert plus à partager des images de petit chat qu’à favoriser le travail en commun ».