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La pleine conscience règne

Best-sellers, applis, cours... Pourquoi la méditation a-t-elle conquis des millions de Français ? A l’heure où tout s’accélère, cet art de vivre l’instant présent rassure. Ses fondements scientifiques aussi.

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Publié le 03 juin 2015 à 13h30, modifié le 14 juin 2015 à 14h59

Temps de Lecture 7 min.

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En cette soirée d’avril, l’antre parisien du music-hall a fait vœu de silence. Sur les vieux fauteuils rouges des Folies-Bergère, 1 700 personnes se laissent porter, yeux fermés, par une voix apaisante. « Prenons le temps de prêter attention à la respiration, à notre souffle qui va et qui vient. » Ni ricanement gêné ni coups d’œil échangés… Le public lâche étonnamment prise. Sur scène, un petit homme grisonnant, mais fringant dans sa chemise blanche, guide les spectateurs dans une méditation.

Lui, c’est Jon Kabat-Zinn. Cet AmĂ©ricain de 71 ans est, depuis trente-cinq ans, le porte-voix de la mindfulness (« pleine conscience »). Chercheur en biologie molĂ©culaire au Massachusetts Institute of Technology, aux Etats-Unis, auteur de dizaines de best-sellers, il a fondĂ©, en 1979, la première Clinique de rĂ©duction du stress puis le Centre pour la pleine conscience dans la mĂ©decine. Ses recherches ont menĂ© Ă  l’élaboration d’un programme de huit semaines appelĂ© « Mindfulness Based Stress Reduction » (MBSR, rĂ©duction du stress fondĂ©e sur la pleine conscience), destinĂ© Ă  aider les gens Ă  surmonter anxiĂ©tĂ©, douleurs et maladies. PratiquĂ© aujourd’hui dans huit cents centres hospitaliers dans le monde, le MBSR l’est aussi dans des entreprises, des prisons, des Ă©coles.

« Rallumez la lumière ! On n’est pas au spectacle », lance, en riant, Jon Kabat-Zinn, qui a l’art de transformer les conférences en stand-up. La semaine précédente, il était à Bruxelles, celle d’avant aux Pays-Bas ; en janvier, à Davos, il apprenait à une centaine d’hommes d’affaires à cultiver cette fameuse « présence attentive ». « Posez-vous la question : où est mon esprit, là, tout de suite ? Jamais dans l’instant présent ! Toujours à ressasser le passé ou à penser à l’après. »

Le burn-out, un déclic

Plus tĂ´t dans la soirĂ©e, sur le trottoir Ă©troit de la rue Richer, on jouait des coudes pour entrer aux Folies-Bergère. « C’est la première fois qu’une confĂ©rence affiche complet en quelques jours ! », s’étonne Arnaud de Saint-Simon, directeur de la publication du groupe Psychologies, organisateur de l’évĂ©nement. Le public ? Beaucoup de femmes, âgĂ©es de 30 Ă  60 ans, venues en « bandes », des couples aussi. La moitiĂ© du public ayant dĂ©jĂ  pratiquĂ© la mĂ©ditation. « Mon psychiatre me l’a conseillĂ©e Ă  l’hĂ´pital, après un burn-out. » Le surmenage est souvent un dĂ©clic. « J’y ai trouvĂ© une manière d’échapper Ă  mes pensĂ©es nĂ©gatives et anxieuses » ; « Ça m’aide avec les enfants » ; « Je gère mieux mon mal de dos chronique »… Très souvent, c’est un psychiatre, un mĂ©decin, voire un rhumatologue qui leur a conseillĂ© la mĂ©ditation. A laquelle tous – ou presque – se sont initiĂ©s grâce Ă  un livre.

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