mercredi 14 janvier 2015

OGM en Europe, nucléaire en France, gaz de schiste en Algérie : l'histoire bégaye. Lamentablement.

AlgerieGDS.jpgLe parlement européen a rouvert hier la porte aux cultures d'OGM, tandis que la ministre Ségolène Royal annonçait la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, et que les multinationales mènent la bataille contre les citoyens pour extraire du gaz de schiste en Algérie. Alors qu'une étude de deux chercheurs de l'University College London chiffre, pays par pays, les réserves d'énergie fossile à ne pas exploiter pour maintenir la hausse de la température globale sous les 2°C... Je pleure une fois de plus feu l'initiative Yasuni ITT en me disant que décidément l'histoire bégaye. Lamentablement.

Voici le communiqué que nous avons rédigé en soutien aux mobilisations citoyennes en Algérie avec des camarades de la commission Écologie du PG.

Gaz de Schiste en Algérie : ni ici, ni ailleurs. Ni dans le jardin de nos voisins.

Depuis le 31 décembre, les habitants d'In Salah en Algérie se mobilisent dans la rue contre l'exploitation des gaz de schiste sur leur territoire à dominante agricole. Ils ont été rejoints par un grand mouvement de soutien, d'enseignants et d'étudiants notamment, le 6 janvier. La marche de protestation a rassemblé deux mille personnes et le mouvement s'amplifie. Sur leurs banderoles : « Le gaz se propage et le Sud agonise », « Non au gaz de schiste », « Ayez pitié en nos enfants, on en a marre de la marginalisation », « Nous ne sommes pas contre l’économie de l’État, mais contre les projets nuisibles au citoyen ».

Il faut souligner que l'extraction de ces gaz de schiste est destinée aux pays étrangers. Le peuple algérien refuse que l'on vienne détruire son environnement, à l'aide d'une technique, la fracturation hydraulique, que la France elle-même refuse sur son territoire. Ni ici, ni ailleurs. Ce slogan des collectifs anti-gaz de schiste en France prend tout son sens.

Nous dénoncions déjà ce projet en décembre 2012 à l'occasion de la visite de François Hollande, et de la signature de l'accord entre la France et l'Algérie pour l'extraction de gaz de schiste

Si l'extraction des gaz de schistes est dangereuse en France, elle l'est par conséquent n’importe où sur la planète ! Cinquante ans après les accords d'Evian qui incluait les essais nucléaires dans la région de Reggane au sud de l'Algérie, la prospection des gaz de schiste s’effectuerait dans la même région. Le changement prôné par François Hollande pour des relations d'égal à égal entre la France et l'Algérie n'aura duré que le temps d'un discours.

Nous apportons tout son soutien et sa solidarité internationaliste aux mouvements de lutte contre les gaz de schiste algériens.

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