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440 000$ pour réhabiliter le Champ des possibles

Une première évaluation de la Ville de Montréal et de l’arrondissement du Plateau Mont-Royal estime à près de 440 000$ les coûts de réhabilitation d’une partie du Champ des possibles qui a été rasée par le Canadien Pacifique (CP).

«C’est une évaluation sommaire, a toutefois précisé à Métro Richard Ryan, conseiller de ville à l’arrondissement du Plateau Mont-Royal, qui a assisté à une première rencontre dans les dernières semaines avec les représentants du CP sur le sujet. C’est sous toutes réserves, parce qu’on a encore des évaluations à faire. Mais comme première analyse, on en arrive à ce montant.»

Au mois d’octobre dernier, des employés du CP ont attiré la grogne de la population en retirant sans autorisation toute la végétation d’une partie du Champ des possibles, un espace vert co-géré par des citoyens dans le quartier du Mile-End, en travaillant à la construction d’un tronçon de voie ferrée qui devait par la suite être déplacé. Le site touché par le CP est situé le long de la voie ferrée entre les rues de Gaspé et Casgrain. Il appartient toutefois à la Ville de Montréal, mais est utilisé par les citoyens du Champ des possibles.

Avec l’aide d’ingénieurs en décontamination de la Ville de Montréal, l’arrondissement du Plateau et les Amis du Champ des possibles ont détaillé la somme que le CP pourrait avoir à débourser à titre de compensation pour cet accident – pour lequel il a fait ses excuses publiques – comme suit: 380 000$ pour les frais de décontamination et environ 60 000$ pour la replantation de la végétation.

«On arrive à près de 500 000$ avec taxes», conclut M. Ryan.

Le conseiller souligne que la somme dédiée à la décontamination est élevée en raison d’obligations légales imposées par le ministère de l’Environnement. «À partir du moment où tout le couvert végétal a été enlevé, on a une obligation légale de décontaminer, on ne peut pas simplement creuser et replanter», soutient le conseiller.

Le terrain en friche du Champ des possibles est reconnu pour sa biodiversité urbaine, «un jardin à pollinisateurs visité par un nombre important d’abeilles indigènes, de papillons et autres insectes», qualifie les Amis du Champ des possibles.

Richard Ryan soutient que le montant de cette première évaluation a été évoqué lors de la première rencontre avec le CP. Lorsque Métro est entré en contact avec le CP pour obtenir leur opinion sur cette première estimation de la Ville, leur porte-parole a indiqué que le CP «n’[avait] pas de commentaire [à faire] aujourd’hui sur le sujet».

Rappelons que le CP a admis avoir commis «une erreur» en utilisant le Champ des possibles comme espace de travail, en octobre, et a dit regretter les dommages qui ont été causés. La journée même où ces événements ont eu lieu, la porte-parole du CP a indiqué que l’entreprise «tentera de convenir d’une entente avec les Amis du Champ des possibles et la Ville de Montréal afin de remettre le site en état».

L’organisme Les Amis du Champ des possibles critique toutefois la lenteur de la compagnie ferroviaire. «Le CP avait dit qu’elle voulait réparer son erreur, mais elle n’a rien fait depuis», a indiqué à Métro Caroline Magar, porte-parole des Amis du Champ des possibles.

Projet à venir
À la suite des événements d’octobre, l’organisme les Amis du Champ des possibles est bien décidé à mettre en branle un projet pouvant réhabiliter ce secteur.

L’organisme est actuellement co-gestionnaire, avec l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, du terrain principal du Champ des possibles, soit l’espace vert entre l’avenue Henri-Julien et de Gaspé, le long de la voie ferrée, mais pas de la friche entre de Gaspé et Saint-Dominique qui appartient plutôt à la Ville de Montréal et qui fut rasé par le CP.

«Après les événements avec le CP, ça a amené tout le discours que la communauté du Mile-End veut que cet espace lui revienne», a exprimé à Métro Caroline Magar.

Après une première phase de consultation auprès des citoyens, l’organisme espère que ces terres appartenant à la Ville soient transformées en promenade urbaine dans un projet reliant autant la Ville, l’arrondissement et l’organisme.

«Notre organisme tient absolument à ce que les plantations soient refaites. Il est aucunement question que ce soit remplacé par autre chose que des végétaux», insiste Mme Magar.

Richard Ryan admet que l’arrondissement a la volonté de s’approprier une partie de ces terrains en 2015, mais il estime que l’arrondissement doit «d’abord établir [ses] besoins en voirie et remplir [ses] obligations» avant de prendre une décision pour un nouveau projet.

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